5 novembre 2025
Un ex-ambassadeur américain à Caracas, juge la force US aux Caraïbes trop puissante, pour une simple mission antidrogue
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Un ex-ambassadeur américain à Caracas, juge la force US aux Caraïbes trop puissante, pour une simple mission antidrogue

Washington, 5 novembre 2025
L’ancien ambassadeur américain au Venezuela, James Story, a déclaré que la présence militaire américaine actuellement déployée dans la mer des Caraïbes est « trop importante et trop puissante pour n’être qu’une opération antidrogue ».

Dans un entretien accordé à BBC Mundo, le diplomate, qui a dirigé l’Unité des affaires vénézuéliennes à Bogotá entre 2020 et 2023, a décrit un renforcement des capacités navales et aériennes américaines « sans précédent depuis la guerre du Golfe de 1990-1991 ». Selon lui, ce dispositif comprend des destroyers, des avions de chasse, des bombardiers, des troupes de Marines, des drones et des appareils de surveillance — totalisant entre 5 000 et 10 000 militaires.

Tout en écartant la thèse d’une invasion, Story a précisé que cette posture permettrait à Washington d’effectuer des frappes « à l’intérieur ou à l’extérieur du Venezuela ». Il a ajouté que l’arrivée prochaine du porte-avions USS Gerald R. Ford « renforcera encore la puissance de feu dans la région » et que le président américain « utilisera cette force pour agir ».

Le diplomate a évoqué plusieurs cibles potentielles : des pistes clandestines au sud du lac de Maracaibo, les réseaux du Tren de Aragua, ou encore les filières du Cartel de los Soles, visées par les accusations américaines de narcotrafic.

Story a par ailleurs minimisé le risque d’un effondrement façon Irak en cas d’opération contre le régime de Nicolás Maduro, estimant que la majorité des Vénézuéliens « souhaitent une issue » et que le principal défi serait la « réinstitutionnalisation » du pays.

Des experts partagent cette lecture. L’économiste Noel Maurer, spécialiste de l’Amérique latine, a souligné que la présence du USS Gerald R. Ford « suggère la possibilité de frappes aériennes limitées », tandis que l’amiral James Stavridis, ancien commandant suprême de l’OTAN, a évalué à 70 % la probabilité de frappes ciblées contre des réseaux liés au trafic de drogue.

Selon Reuters, des manœuvres amphibies de Marines ont déjà eu lieu à Porto Rico, parallèlement à la modernisation d’anciennes installations militaires américaines à Roosevelt Roads et Saint-Croix, renforçant l’hypothèse d’une stratégie régionale plus large sous couvert de lutte antidrogue.

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