Haïti-CULTURE : Sous le signe de la résilience : Foudizè Théâtre lance les ateliers du 16e Festival Kont Anba Tonèl en soutien aux déplacés de Port-au-Prince
par Makandal Delyo
Fidèle à sa mission de promouvoir la culture comme outil de reconstruction sociale, Foudizè Théâtre a donné le coup d’envoi des ateliers artistiques de la 16e édition du Festival Kont Anba Tonèl, une édition placée sous le signe de la solidarité et de la résilience.
Cette année, le festival prend une dimension profondément sociale : il s’adresse aux victimes de violences déplacées, contraintes de vivre dans les rues ou des abris précaires à Port-au-Prince et dans le département du Plateu Central. À travers des ateliers de contes, d’écriture à Lascahobas (Plateau Central), de dessin, de chant et de théâtre à Fontamara (Port-au-Prince), l’association offre à ces personnes, notamment les femmes, les jeunes filles et les enfants, un espace d’expression, de réconfort et de reconstruction identitaire.
Soutenue par plusieurs partenaires, dont le Sant Kiltirèl Lawouze (SKL) à Lascahobas, Foudizè Théâtre transforme la parole artistique en acte de résistance face à la désespérance. Dans les ateliers déjà en cours, les participants découvrent le pouvoir du récit : raconter pour guérir, chanter pour espérer, créer pour se relever. Ces moments collectifs deviennent autant de refuges où l’on réapprend à rêver et à se reconnaître dans la richesse du patrimoine haïtien.
Pour Billy Elucien, responsable de la communication du festival, « l’art ne remplace pas la nourriture ni un abri, mais il nourrit l’âme. En temps de crise, il redonne à l’humain la dignité et la force de se remettre debout ».
Le Festival Kont Anba Tonèl s’inscrit ainsi dans une démarche culturelle et psychosociale innovante : il replace la culture au cœur de la reconstruction, dans un contexte où la violence et l’insécurité bouleversent les liens communautaires. En valorisant la tradition orale haïtienne, l’initiative renoue avec une mémoire collective et fait du conte un outil de guérison et d’espoir partagé.Les activités se poursuivront tout au long des mois d’octobre, et deux restitutions publiques sont prévues le 1ᵉʳ novembre : l’une en collaboration avec le Sant Kiltirèl Lawouze (SKL) au Plateau Central, et l’autre avec Sourire d’Enfant d’Haïti à Fontamara. Ces moments de partage verront les bénéficiaires monter sur scène pour livrer le fruit de leur création. Ce temps fort symbolique sera aussi l’occasion de rappeler que, même dans l’adversité, Haïti continue de se raconter, de créer et de résister par la parole.
Makandal Delyo



