Santé publique ou caisse politique ? Gonaïves Debout exige des comptes après l’éviction du Dr Excène Joseph
GONAÏVES, 10 octobre 2025 — Le collectif Gonaïves Debout dénonce la révocation du Dr Excène Joseph, directeur exécutif de l’Hôpital La Providence des Gonaïves, salué pour sa gestion et ses résultats positifs. Selon le mouvement, cette décision s’inscrit dans une tentative de mainmise politique de « ti gwoup politisyen » cherchant à utiliser l’institution hospitalière pour des objectifs électoraux. En signe de protestation, le collectif a suspendu ses appuis et réclamé une enquête indépendante ainsi qu’un comité de veille citoyen.
Analyse institutionnelle et juridique
La décision de la Direction départementale de la santé (DDA) et du Ministère de la Santé s’apparente à une dérive administrative où la neutralité du service public est mise en cause. Révoquer un cadre sans motif légal et sans procédure contradictoire revient à détourner la finalité du service public à des fins partisanes. En droit, une telle mesure s’apparente à un détournement de pouvoir, car elle poursuit un but étranger à l’intérêt général.
La gouvernance hospitalière repose sur la stabilité, la compétence et la transparence. Remplacer un directeur performant sans justification compromet la continuité des soins, désorganise la logistique hospitalière et expose la direction à des risques financiers et éthiques. Ce type d’intervention politique vide de sens les principes de légalité et de motivation des actes administratifs.
Conséquences sur l’offre de soins
La suspension du soutien de Gonaïves Debout entraîne un risque immédiat : perte de ressources, retards techniques, ruptures d’approvisionnement. Au-delà du symbole, cette réaction révèle une crise de confiance entre la société civile et l’appareil administratif, nourrie par une perception de clientélisme et d’abus d’autorité.
Responsabilités et redressement
La DDA et le Ministre de la Santé doivent produire les éléments factuels justifiant la révocation du Dr Joseph, démontrer l’absence de pressions politiques, et garantir la réintégrité du processus décisionnel. Faute de transparence, leur responsabilité hiérarchique est directement engagée.
Des mesures s’imposent :
- un audit de conformité sur les nominations et finances hospitalières ;
- la création d’un comité indépendant de veille citoyenne ;
- une charte interdisant toute collecte de fonds politiques dans les structures sanitaires.
Le cas du centre K-Solèy
Le dossier du Dr Bertheau, administrateur du centre K-Solèy, confirme la dérive du système. Apprécié pour sa rigueur, il aurait été révoqué pour avoir refusé de verser 2 millions de gourdes. Cette exigence, si elle se confirme, traduit un modèle systémique où les dirigeants honnêtes sont punis pour leur intégrité.
De l’Hôpital La Providence au centre K-Solèy, le schéma reste le même : la santé publique transformée en caisse électorale.
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