L’Edito du Rezo
Lundi, le Conseil présidentiel de transition ex nihillo et le Premier ministre de facto Alix Didier-Fils-Aimé ont osé descendre à la Cour de Cassation. Aucun coup de feu n’a été entendu, fait exceptionnel à Port-au-Prince (Centre-Ville). Jeudi matin, ils ont réuni un Conseil des ministres (Cyniques) au Palais national délabré, comme pour signifier que tout allait bien pour la République. Pourtant, rien là-dedans ne relève de la normalité. Un Conseil des ministres dont trois conseillers et un (e) ministre indexés pa r l’ULCC, n’est pas une actualité, mais une routine. On ne fait pas de communiqué pour annoncer que le gouvernement travaille — c’est sa raison d’être. Dans les États où les institutions respirent, un chef de gouvernement n’éprouve pas le besoin d’en faire un spectacle. Mais ici, la banalité devient événement, et la survie politique se confond avec la mise en scène.
Ce régime de doublure, – 10/30/2027– qui prétend incarner la continuité de l’État, a présenté deux budgets successifs sans qu’aucune voix discordante ne s’élève. Pendant que ses parrains étrangers n’arrivent pas à voter leur propre budget, lui, illégalement constitué, se félicite d’avoir planifié des dépenses publiques qu’il ne contrôle pas. Tout est inversé. L’absurde devient gouvernance, et la soumission diplomatique se déguise en légitimité nationale.
Au même moment, la capitale tremble sous les balles. Les gangs a kravat paniqués. Deal or no deal. Lors de la montée du drapeau au Palais national, des détonations ont éclaté autour du Champ-de-Mars. Un feu d’artifice macabre. Et pourtant, les communiqués officiels parlent encore de progrès, de dialogue, d’espoir, de pays en mode d’élections. Le CPT tente de convaincre l’étranger qu’il lui faut “un peu plus de temps”. Ce “peu de temps” n’est qu’un prolongement de l’imposture. L’État a perdu la main, la rue décidera. La scène politique devient un théâtre où le chaos joue le premier rôle.
Mais le rideau tombe bientôt. Le 7 février 2026 marquera la fin du mandat par procuration. C’en est fini, Laurent Saint-Cyr. C’en est fini, braqueur Louis-Gérald Gilles. C’en est fini, Braqueur Emmanuel Vertilaire. C’en est fini, vous aussi braqueur Smith Augustin. C’en est fini, Leslie Voltaire. neg Aewopo Okay la. Et vous aussi, Fritz Alphonse Jean, qui prêchiez le changement comme on prêche une foi neuve : partez. Car même le mal, vous le faites mal. Lundi, on vous a découverts sous un silence suspect ; jeudi, les gangs ont répondu par des rafales. La vérité s’impose : qui commande les gangs ? Qui, derrière les discours de souveraineté, tient la télécommande du désordre ?
Le pouvoir prétend gouverner, mais il obéit. Et c’est sans doute là la tragédie haïtienne — un pays où l’on simule la République sous la garde des fusils, où la politique se réduit à une pantomime pour diplomates, et où ceux qui dirigent croient encore que le silence des armes signifie la paix.

