9 octobre 2025
Crise avec Washington : le Venezuela intensifie ses exercices militaires face au déploiement américain
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Crise avec Washington : le Venezuela intensifie ses exercices militaires face au déploiement américain

Le président vénézuélien Nicolás Maduro a ordonné mercredi de nouveaux exercices militaires dans deux régions côtières, dont La Guaira, où se trouvent le port et l’aéroport international de Caracas. L’opération, baptisée Indépendance 200, intervient en réponse au déploiement de navires et d’un sous-marin nucléaire américain dans les Caraïbes, officiellement engagés dans la lutte contre le narcotrafic.

Une démonstration de force autour de Caracas et Valence

À La Guaira, une cinquantaine de civils volontaires de la milice nationale, aux côtés de soldats et policiers, ont été formés à l’utilisation d’armes factices. À Valence, capitale de l’État de Carabobo, les forces de sécurité ont simulé la défense d’artères stratégiques et la protection de services publics déjà fragilisés par la crise économique.

« Je suis un peu inquiète parce que tout être humain a peur, mais je crois que j’aurai la force de défendre mon pays », a témoigné Carmen Santana, militante chaviste, en participant aux manœuvres.

Caracas dénonce une « agression » américaine

Depuis plus d’un mois, Washington maintient une importante présence militaire au large du Venezuela. Selon l’administration Trump, cette opération a déjà conduit à la neutralisation de quatre embarcations de narcotrafiquants présumés, causant la mort de 21 personnes.

Pour Nicolás Maduro, il s’agit d’une « agression armée » destinée à préparer un changement de régime et à mettre la main sur les réserves de pétrole du pays. Son ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a dénoncé « l’attitude belliciste et vulgaire » des États-Unis.

Un projet de décret sur les « troubles extérieurs » est en préparation, permettant au président d’obtenir des pouvoirs spéciaux et de restreindre certains droits constitutionnels en cas d’escalade.

Washington divisé

À Washington, le débat reste vif. Le Sénat américain a rejeté mercredi, par 51 voix contre 48, une résolution qui visait à interdire à Donald Trump d’ordonner des frappes supplémentaires dans la région sans l’accord du Congrès.

Le sénateur démocrate Adam Schiff, l’un des initiateurs du texte, a dénoncé « des explosions de bateaux illégales » et rappelé que seul le Congrès pouvait déclarer la guerre. La Maison-Blanche défend de son côté les opérations comme un acte de protection nationale : « Le président a agi conformément au droit des conflits armés », a assuré un porte-parole.

Une tension à haut risque

Face à cette confrontation, plusieurs experts n’excluent plus l’hypothèse d’une frappe directe sur le territoire vénézuélien. Dans les rues de Caracas et de Valence, les images de miliciens et civils entraînés à la guerre traduisent la gravité de la crise et la crainte croissante d’un conflit ouvert dans la région.

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