Nations Unies, New York, 30 septembre 2025 — Le Conseil de sécurité des Nations unies tient ce mardi sa 10009ᵉ réunion, consacrée exclusivement à « La question concernant Haïti ». Cette session publique intervient dans un contexte d’aggravation de la crise sécuritaire et institutionnelle que traverse le pays.
Vers une force robuste de lutte contre les gangs
Le projet de résolution discuté propose de transformer la Mission multinationale de soutien à la sécurité en une Gang Suppression Force (GSF), comptant jusqu’à 5 500 personnels. Cette force disposerait de moyens opérationnels élargis, incluant des pouvoirs d’arrestation, ce qui suscite de vifs débats sur les implications en matière de souveraineté nationale.
Le texte prévoit aussi l’établissement d’un Bureau de soutien de l’ONU en Haïti (UNSOH). Ce bureau serait chargé d’assurer l’appui logistique, la formation technique et la coordination avec les autorités haïtiennes ainsi qu’avec les partenaires internationaux.
Un financement fragile – Alors que la partie opérationnelle de la GSF dépendrait de contributions volontaires des États, le financement de l’UNSOH reposerait sur des contributions obligatoires approuvées par l’Assemblée générale. Plusieurs délégations estiment que cette dualité pourrait fragiliser la mission, faute d’engagements financiers prévisibles et pérennes.
Débat sur souveraineté et responsabilité
Les interventions des membres du Conseil mettent en avant un dilemme récurrent : comment agir avec force pour contenir l’expansion des gangs sans affaiblir davantage la souveraineté haïtienne ? Plusieurs délégations réclament des garanties strictes en matière de respect des droits humains et de reddition de comptes, rappelant les antécédents douloureux des missions onusiennes en Haïti.
À l’heure où la violence armée continue de paralyser Port-au-Prince et plusieurs régions, la réunion est décrite comme une étape décisive dans la définition du futur engagement international. Le vote attendu sur le projet de résolution pourrait marquer l’ouverture d’une nouvelle phase de l’action des Nations unies en Haïti, dans le sillage des expériences antérieures, notamment la Minustah et les controverses liées à l’épidémie de choléra.