Au moins huit personnes ont été blessées mardi lors de la dispersion par la police de manifestants réclamant la publication des résultats définitifs des élections générales au Honduras, selon les autorités locales. Les incidents se sont produits dans la capitale, Tegucigalpa, devant le siège du Conseil national électoral (CNE), où des partisans de gauche avaient installé un campement depuis plusieurs jours.
Plus de deux semaines après le scrutin, le pays reste dans l’incertitude : ni le vainqueur de l’élection présidentielle ni les résultats complets des élections locales n’ont encore été officiellement annoncés. La situation alimente tensions et contestations, notamment dans la capitale.
La présidente Xiomara Castro a condamné l’intervention policière, affirmant que les manifestants, issus de son camp politique, avaient été délogés sans ordre hiérarchique. « Dans mon gouvernement, on ne réprime pas le peuple », a-t-elle déclaré à la chaîne UneTV, annonçant avoir ordonné la suspension des agents impliqués.
Le maire sortant de Tegucigalpa, Jorge Aldana, candidat à sa réélection, a confirmé à l’AFP que huit personnes avaient été blessées, précisant que leur état n’inspirait plus d’inquiétude. Il a dénoncé une opération menée avec violence, affirmant que les policiers avaient traité les manifestants « comme des criminels ».
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent un manifestant au visage ensanglanté ainsi que des tentes et effets personnels renversés. Les protestataires soutiennent Jorge Aldana, devancé d’environ 400 voix par le conservateur Juan Diego Zelaya.
La présidentielle reste également suspendue à un résultat serré : Nasry Asfura, candidat de droite soutenu par Donald Trump, dispose d’une avance inférieure à deux points face à Salvador Nasralla, dans un climat politique de plus en plus tendu.

