28 septembre 2025
Clément II Benoit salue le rôle de Max Chauvet dans le rayonnement de la Bibliothèque Georges Castera de Limbé
Actualités Culture

Clément II Benoit salue le rôle de Max Chauvet dans le rayonnement de la Bibliothèque Georges Castera de Limbé

Lettre ouverte à
M. Max Chauvet
Directeur du journal le Nouvelliste

Monsieur le Directeur,

C’est avec une profonde joie que je vous écris aujourd’hui pour vous annoncer que, d’ici peu, la Bibliothèque Georges Castera de Limbé célébrera son vingt-cinquième anniversaire d’existence. Si Limbé possède aujourd’hui une telle institution culturelle, c’est en grande partie grâce à votre générosité et à votre premier geste de soutien.

Je me souviens encore de ma première rencontre avec vous. J’étais alors un jeune élève du Collège Roussan Camille, où Wooly Saint-Louis Jean était mon professeur. Après ma visite au Nouvelliste, j’ai maintenu des liens avec le journal, particulièrement avec Carlo A. Désinor, à la mémoire regrettée, alors rédacteur en chef, qui avait su reconnaître mon potentiel, bien que je n’eusse que quinze ou seize ans à l’époque. C’est lui qui me présenta à Madame Yolette Jacques, une femme d’une grande noblesse d’âme, aujourd’hui disparue, mais dont le souvenir reste vivant pour moi. Elle me rappelait souvent qu’elle avait connu mon grand-père, Clément I BENOÎT qui était des Gonaïves comme elle.

Les années ont passé. J’ai grandi et j’ai eu la chance de publier plusieurs articles dans les colonnes du journal, grâce à l’appui de figures comme Rodney Saint-Éloi, Dominique Batraville, Roger Milcent(feu) et tant d’autres. Ce rêve d’écrire et de bâtir un lieu de savoir s’est finalement concrétisé en 2001 avec la fondation de la Bibliothèque Georges Castera de Limbé.

Je me rappelle encore d’un moment marquant : sortant de la grande foire Livres en Folie, après avoir acquis plus de vingt ouvrages, j’ai dit à mes amis : « Regardez une belle bibliothèque entre mes mains. » À l’aube du lendemain, j’ai mis le cap sur Limbé. C’est ainsi qu’est née cette belle aventure, en transformant la maison de mon grand-père Clément I BENOÎT en complicité avec ma tante Viviane Clément BENOIT, celle qui m’a emmené à Port-au-Prince en centre culturel et bibliothèque.

Monsieur Chauvet, je veux aujourd’hui vous rendre hommage publiquement pour l’homme que vous êtes, pour la vision que vous avez incarnée et pour le rôle essentiel que vous avez joué dans l’aventure de Livres en liberté et dans celle de la BGCL. Vous êtes non seulement un bâtisseur, mais aussi un compagnon de route pour la Bibliothèque Georges Castera de Limbé.

Si aujourd’hui Livres en Liberté en est à sa 120e édition, c’est grâce au Nouvelliste, à la UNIBANK; la banque préférée d’Haïti et à des visionnaires comme vous et Me E. Jean Baptiste Brown. Sans Livres en Folie, jamais Livres en Liberté n’aurait pu voir le jour ni prendre une telle ampleur, avec des éditions au Cameroun, au Togo, en Côte d’Ivoire, au Mali, en Belgique, en Guadeloupe, du côté de Marie-Galante, entre autres.

Je tiens aussi à vous remercier pour vos dons réguliers de livres à la Bibliothèque Georges Castera de Limbé, même lorsque nous étions en mission au Mali. Je garde en mémoire notre dernière rencontre, alors que nous partions pour ce pays : vous nous aviez remis une boîte de livres d’auteurs haïtiens pour soutenir cette caravane.

Vous avoir rencontré à quinze ans fut pour moi un cadeau divin. C’est grâce à cette rencontre fondatrice que je suis devenu ce que je suis aujourd’hui et que j’ai pu créer de nombreuses initiatives : Musique en Liberté, Livres en Liberté, Biblio Cheval, le Prix Jacques Roche, le Prix Joseph D. Charles, et bien d’autres.

Je voudrais également associer à cet hommage des personnalités qui, chacune à leur manière, ont contribué à faire de la BGCL ce qu’elle est : Henri Bazin (†), Magali Comeau Denis, Georges Hudicourt, Dr Emmanuel Ménard, William Eliacin, Dr Clausel Midy, Ing. Kenold Decimus, Frankétienne (†), Jean-Claude Fignolé (†), Verly Dabel, Yanick Lahens, Uder Antoine, Carla Tiphète, Dr Agabus Joseph, Marie-Petuelle Mombrun Dubuisson, Wilchell Colvert, Sœur Mathilde Piard, Guy Supplice, Florence Hill Desulmé, Ing. Alain Haspil, Chantal Pierre-Louis, Hugues Josué, Me E. Jean Baptiste Brown, le professeur sociologue Jean Ronald Joseph entre autres. Sans leurs contributions, cette lumière se serait éteinte.

Merci aussi pour cette famille que vous m’avez donnée en me présentant les collaborateurs du Nouvelliste. Je me souviens encore qu’en 2006, alors que je souffrais d’une vive crise abdominale et que je pleurais de douleur, votre fille, sensible à ma détresse, a insisté pour que je sois conduit d’urgence à l’hôpital, et c’est Carline Guillaume, avec une courtoisie sans borne, qui m’a accompagné.

Malgré vents et marées, le Nouvelliste est toujours là. Le journal a traversé toutes les crises sociales et politiques, mais vous avez su maintenir ce prestigieux quotidien. Merci pour votre honnêteté, pour votre intégrité, merci d’aimer Haïti et de mettre votre leadership au service d’un journal qui n’a jamais sombré et qui continue de rassembler tant de collaborateurs.

Bien sûr, il y aura toujours des personnes qui n’aiment pas Le Nouvelliste, tout comme certains n’aiment pas Dieu ni ne croient en lui. Il y aura toujours des critiques, des voix jalouses et aigries, des gens qui propagent des paroles fausses, sans fondement. Cela m’est arrivé moi aussi : certains ont prétendu qu’une institution m’avait offert cinquante millions de gourdes pour une édition de livres en liberté en Afrique, par jalousie de voir que Livres en Liberté continue à exister et que la BGCL a franchi le cap des 25 ans.

Depuis ma jeunesse, j’aimais déjà répéter ceci : « Ceux qui parlent dans le dos d’autrui le font parce qu’ils sont derrière lui, s’ils étaient en face ils verraient la grandeur de la personne qu’ils critiquent et s’ils étaient à ses côtés, ils parleraient de succès et de réussite. »

Monsieur Chauvet,

Je vous apprécie profondément pour l’homme que vous êtes, pour votre capacité à écouter les jeunes et à croire en leurs rêves. Je suis convaincu qu’il existe encore beaucoup de jeunes porteurs de projets et de visions que vous pourrez inspirer et encourager.

Merci de continuer à être disponible pour la Bibliothèque Georges Castera de Limbé et pour la Caravane Livres en Liberté. Haïti a besoin d’hommes et de bâtisseurs comme vous, et votre nom restera toujours associé à ce vaste réseau de donateurs et de bienfaiteurs qui œuvrent à la promotion de la culture et du savoir.

Grâce à votre contribution, tout comme à celle des autres membres donateurs, les élèves, les universitaires et les professionnels disposent aujourd’hui d’un espace digne au sein de la ville de Limbé, la cité de Jean-Baptiste Cinéas où ils peuvent faire des consultations sur place ou emprunter des ouvrages pour une durée de quinze jours. Avant 2001, Limbé ne possédait aucune bibliothèque et voilà pourquoi je vous dois une fière chandelle.

Aujourd’hui, par ma voix, la jeunesse de Limbé vous exprime toute sa gratitude. Elle vous dit merci et se réjouit de pouvoir compter sur la BGCL, un lieu devenu le cœur culturel de la communauté. Là, elle participe régulièrement à des ateliers d’écriture et de lecture, à des projections de films éducatifs, à des concerts, ainsi qu’à des spectacles inoubliables donnés par des artistes tels que Jean-Jean Roosevelt, Bélo, Beethova Obas.

De nombreux écrivains de renom y ont également honoré Limbé de leur présence : Dany Laferrière, Lyonel Trouillot, Yanick Lahens, Bonel Auguste, Dr Georges Michel, Jean Armoce Dugé, Verly Dabel, Pierre Clitandre, Margareth Papillon, Guy Gerald Ménard, Anaïse Chavenet , Evelyne Trouillot, Fritz Deshommes, Yves Martial, Ronald C. Paul , Sami Tchak, Valérie Marin la Meslée, Marc Exavier, Claude Bernard Serant, Pierre Josué Agénor CADET, D’jimy Malval, Frantz Carly, André Fouad, Claude C. Pierre, Gisèle Pineau, Joël Lorquet, Emmelie Prophète, Johanne Lause Michel, James Noël, Kettly Mars, Daniel Fanfan, Dr. Clausel Midy, Jean Emmanuel Jacquet.

Si ces grands noms de lettres et des arts viennent si souvent à Limbé, c’est grâce au soutien constant du Nouvelliste, des Entreprises Plastech, de M. Ogé Hyacinth, Joseph Mompremier et de M. Joanis Dieulin, qui facilitent toujours le déplacement des écrivains du Cap-Haïtien jusqu’à Limbé.

Avec ma plus vive gratitude et ma profonde considération,

Clément II BENOÎT

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