Sous le thème « Vers la construction d’un mouvement syndical fort et d’une force sociale incontournable », la tournée dans le Grand-Sud de la Centrale unitaire des travailleurs des secteurs public et privée (CUTRASEPH) a été l’occasion pour les leaders de la centrale de lancer des activités de réflexion sur des sujets tels : « Haïti, éducation coloniale et déficit de citoyenneté »
Avec un succès retentissant, la CUTRASEPH vient d’achever sa grande tournée d’implantation dans le Grand Sud, après son lancement dans le Grand Nord quelques semaines plus tôt. En l’espace de quelques jours, du 15 au 19 Septembre 2025, la centrale syndicale a marqué son entrée officielle dans la Grande-Anse, les Nippes, le Sud-Est et le Sud, consolidant ainsi sa présence sur la quasi-totalité du territoire national.
Placé sous le thème : « Vers la construction d’un mouvement syndical fort et d’une force sociale incontournable », ces activités de lancement ont donné lieu à des débats animés sur des sujets tels : « Haïti, éducation coloniale et déficit de citoyenneté », « conditions enseignantes et qualité d’éducation », et « le sens historique des 14 et 22 Août, les leçons à tirer pour mener à bien les luttes présentes ». Des conférences et animations culturelles ont aussi marqué ces activités rassemblant enseignants, syndicalistes, jeunes universitaires et acteurs sociaux. Partout, le message de la CUTRASEPH a trouvé un écho : bâtir une société plus juste en redéfinissant les fondements sociaux et en plaçant la dignité du travailleur au cœur du combat syndical.
Au cœur de cette tournée, le professeur Josué Mérilien, secrétaire général de la centrale, a multiplié les interventions pour rappeler que la transformation sociale et la lutte syndicale s’inscrivent dans la continuité des combats historiques du peuple haïtien. Évoquant les dates fondatrices des 14 et 22 août 1791, qui ont marqué le déclenchement de l’insurrection menant à l’indépendance, il a établi un parallèle entre la quête de liberté des esclaves et celle des travailleurs d’aujourd’hui pour la justice sociale, le respect de leurs droits et l’accès à une éducation véritablement émancipatrice.
Dans cette dynamique, Josué Mérilien a choisi d’intégrer la chanson « Dessalines » de l’artiste engagé Jean Jean Roosevelt, non comme un simple accompagnement musical, mais comme un véritable outil pédagogique et symbolique. Cette œuvre a servi de passerelle entre les luttes héroïques des insurgés de 1791 et de Dessalines, et le combat contemporain pour une société plus juste, fondée sur la citoyenneté critique, la dignité des travailleurs et une éducation libératrice.
Dans chaque département, ses discours ont résonné comme un appel à la mobilisation : sortir d’une éducation héritée du colonialisme pour construire une citoyenneté active, critique et responsable. À ses côtés, d’autres figures syndicales et militantes, telles que Guy Numa, Jean Jacques Nesly Pierre et l’artiste engagé très connu à Miragoâne, Berthony Pierre Louis, ont appuyé ce plaidoyer pour une société plus équitable, fondée sur la solidarité et le respect des droits fondamentaux.
Les participants, qu’ils soient enseignants, jeunes étudiants ou militants syndicaux, ont unanimement salué cette initiative, la considérant comme un souffle nouveau dans le paysage syndical haïtien. La CUTRASEPH apparaît désormais comme une force montante, décidée à harmoniser les luttes sociales et à devenir un levier de changement dans un pays trop longtemps livré à lui-même.
Avec cette tournée réussie, la CUTRASEPH confirme sa détermination : s’inscrire dans la longue tradition des luttes populaires haïtiennes pour donner aux travailleurs, aux jeunes et à l’ensemble de la société une voix forte et crédible dans la quête d’un avenir plus digne et plus juste.