CE QUE JE PENSE
RABOTEAU OÙ JE SUIS NÉ
Encore Raboteau sous les feux de l’actualité, projettant des rayons de méconnaissance historique, de tendance à la mythomanie, de chassé croisé de vérités et de contre-vérités dans une ambiance explosive et dangereuse. Détenir et utiliser une arme sans circonspection peut se retourner contre soi. » On peut tout faire avec une baionnette sauf s’asseoir dessus. » Ce qui s’est passé aux Gonaives, causant la mort sauvage de ti Will et d’un reparateur de pneu qui l’accompagnait reflète le dérèglement psychologique qui affecte la PNH. Si l’on n’y veille avec célérité, la paranoia pourrait gangéner tous les corps de l’institution. L’insécurité met sous tension presqu’incontrôlable tous les policiers. Et c’est grave. Même très grave.
Bref.
Raboteau, historiquement, n’est pas la frange de terre engluée au Sud entre la mer et les salines, peuplée d’exclus aux conditions très précaires. Il prend racine selon une division particulière,paradoxale au point où,entre Céleste restaurant et le Centre culturel Amaranthe, situés face à face sur la même rue, mais séparés par le canal longitudinal de la rue Louverture, l’un, Céleste restaurant, au Nord, campe à lot bò canal et, au Sud, l’autre centre culturel Amararante domine sur raboteau. J’y suis né comme tant d’autres hommes célèbres, Paracelse Pelissier , Clemard Joseph Charles, Roger et Raymond Saint Fort, Gerard et Paul Latortue, Leon Pelissier Manus, Hugues Saint Pierre,, Richard Jean Noel,Rochefort Surena, Leclerc Etienne Auguste,Etheard Norgaisse, les ingénieurs Jean Robert et Jacky Jean Noel, Youri Latortue et Camille Cantave, plus jeunes, récemment sénateurs.
L’esprit qui a toujours domino et inspiré le leadership dans le quartier c’est un sentiment de solidarité, un attachement à la justice, un amour de la liberté un tantinet voisin de l’anarchie, une volonté de réussite et de progrès. La tradition de respect s’était bien enracinée. La respectabilité vécue et transmise comme un devoir de rectitude. L’inacceptable ne fut guère acceptable. Les mannes de l’impératrice Claire Heureuse, qui y vécut, peuvent en témoigner.
Or, c’est le renversement de ces valeurs pour réseauter des hommes de main á la solde ingrate des politiciens verreux, qui a créé une zone précaire et infrahumaine à Raboteau. On ne résoudra pas les problèmes qui se sont aggravés dans cette zone sans prendre en compte les problèmes existentiels globaux de la cité de l’Indépendance elle-même. La révitalisation du port des Gonaives, qu’il faut confier á des entrepreneurs locaux. Le développement et la modernisation de la pêche. La production améliorée du sel marin. La création d’une grande école de football, d’un centre culturel,d’un centre de développement humain avec une section de formation professionnelle diplômante de courte durée et une section d’alphabétisation. Le soutien aux micro-entreprises . Voilà ce dont a besoin ce raboteau infrahumain oublié et méprisé.
Les solutions politiciennes ne seront que toujours superficielles, inapropriées. Je connais un Winter Etienne qu’on peut charger d’un projet d’alphabétisation. Je connais l’ing Kempès qui peut coordonner un programme de rénovation urbaine, particuièrement de latrinisation. Je connais Jordany Esteril qui peut mettre en oeuvre des initiatives culturelles. Je connais Becken qui peut acter et proumouvoir l’inclusion sociale. Je connais Rony Toussaint qui peut changer la mentalité. Raboteau a ses ressoures humaines propres pour se regénérer. Le fait de s’appuyer sur un dirigeant qui n’est pas de la juridiction pour un dialogue qui devrait déboucher sur un protocole d’entente existentielle envoie le mauvais signal qu’on ne perçoit pas ni n’appréhende les vraies dimensions d’un grave problème. Paraitre n’est pas être. La politique-spectacle est comme un analgésique. Elle calme mais ne guérit pas les maux.
Gonaives le 20 Septembre 2025
Pierre Robert Auguste