Boston, 12 sept 2025 (Rezo Nòdwès) – Alors que le gouvernement de doublure dirigé par Alix Didier Fils-Aimé, sans mandat électif, négocie déjà l’arrivée de nouvelles forces étrangères, des voix rappellent les blessures ouvertes laissées par le passage de la MINUSTAH.
En octobre 2010, quelques mois après le séisme, une souche asiatique de choléra introduite par un contingent népalais des Casques bleus avait provoqué une épidémie sans précédent. Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 820 000 personnes ont été contaminées et près de 10 000 Haïtiens sont morts en dix ans.
“Avant d’accueillir de nouvelles troupes, il faut se souvenir que l’ONU n’a jamais réparé les torts causés par l’épidémie de choléra qu’elle a elle-même introduite en Haïti par des Casques bleus népalais”, a rappelé vendredi Dr Josué Renaud, défenseur des droits humains interrogé par Rezo Nòdwès. “L’histoire ne peut pas se répéter sans justice ni garanties pour la population.”
L’ONU a reconnu en 2016 sa “responsabilité morale”, mais sans assumer de responsabilité juridique ni mettre en place de réparations directes pour les victimes. Quinze ans plus tard, l’arrivée de nouvelles troupes ravive la méfiance d’une population qui n’a toujours pas vu refermer les plaies sanitaires, sociales et politiques laissées par cette tragédie.