Le US Open, tournoi du Grand Chelem le plus bruyant et le plus « américain », semble aujourd’hui ployer sous le poids de son propre succès. Jadis accessible, avec des billets à 35 dollars et des hot-dogs à 4 dollars en 1996, l’événement est devenu un symbole de luxe ostentatoire. En 2025, un cocktail Honey Deuce s’affiche à 23 dollars, un simple burrito et chips à 40 dollars, et même des nuggets au caviar sont proposés à 100 dollars. Les prix des billets atteignent des sommets vertigineux : 427 dollars en moyenne sur le marché de la revente, et plus de 8 900 dollars pour les places au premier niveau lors de la demi-finale Djokovic–Alcaraz.
Mais au-delà des tarifs, c’est l’ambiance qui a changé. Selon des observateurs chevronnés, le tournoi s’est transformé en vitrine de célébrités et d’influenceurs, où le style « tenniscore » – vêtements chics et inspirés du tennis – domine les gradins. Le film Challengers avec Zendaya a contribué à « glamouriser » le sport, renforçant cette tendance. Timothée Chalamet, Kylie Jenner, Taylor Swift ou Travis Kelce ont récemment attiré l’attention médiatique, accentuant l’effet « FOMO ». Résultat : les passionnés de tennis « authentiques », venus uniquement pour le jeu, deviennent une espèce en voie de disparition.

