Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Réuni lundi à Genève, il a averti que les droits fondamentaux pourraient devenir les premières victimes de l’ascension fulgurante de l’intelligence artificielle générative, déployée sans frein par les géants technologiques.
Pour M. Türk, cette technologie recèle un potentiel immense, mais son utilisation « à des fins purement politiques ou économiques » risk de manipuler les sociétés, d’alimenter la désinformation et de détourner l’attention publique. Sans garde-fous solides, prévient-il, l’IA pourrait se muer en un « monstre de Frankenstein des temps modernes ».
Le responsable de l’ONU rappelle que les plateformes sociales, déjà propulsées par un modèle économique favorisant polarisation et extrémisme, peinent à être régulées. L’IA générative, si elle est mal encadrée, menace directement la vie privée, la participation politique, la liberté d’expression et même le droit au travail.
Volker Türk appelle ainsi les gouvernements à agir de concert pour éviter des dérives « aux conséquences imprévisibles ». Il dénonce aussi la concentration croissante du pouvoir économique entre les mains d’une poignée d’entreprises, parfois plus influentes que des États. Un déséquilibre dangereux, souligne-t-il, lorsque ce pouvoir « n’est pas encadré par la loi ».

