« Los Tecnicos », « Top Friends », « Brooklyn & Libertina », « Dambalah », « Free Cool », entre autres clubs engagés dans la 47ᵉ édition du Mundialito, semblent tous logés à la même enseigne : recourir à la sorcellerie à outrance pour rééquilibrer les forces et mobiliser les esprits tutélaires afin de vaincre leurs adversaires.
La séquence a envahi les réseaux sociaux : des joueurs et membres de staff technique pénètrent l’enceinte du Parc Vincent des Gonaïves à reculons. Ces chorégraphies, souvent accompagnées de rituels vodou, visent à contrer les manœuvres mystiques supposées des adversaires, analyse un passionné de football. Aucun club n’échappe à la règle : nul ne veut se présenter « nu », sans protection ésotérique.
Dans cette 47ᵉ édition du Mundialito, chaque rencontre semble donner naissance à un nouvel épisode de sorcellerie pour impressionner l’adversaire. Eau, sel, rhum, colombes abondent pour accueillir les délégations, confirme Wilsen Moréno Désormeaux, membre du Comité de relèvement du football des jeunes (COREFOJE). Néanmoins, le comité organisateur tente de limiter les débordements en obligeant l’entourage des équipes à rester à l’écart du terrain.
À la fin des matchs, des « renvois » sont fréquemment déposés dans les carrefours proches du Parc Vincent pour « libérer » les équipes appelées à jouer le lendemain. Mais ces pratiques ne sont pas sans conséquences. Sous couvert de l’anonymat, un anthropologue déplore des répercussions néfastes : cas de maladies mystérieuses, voire de décès, attribués à des engagements mystiques démesurés au nom de l’honneur et de la gloire sportive.

