Face à l’insécurité persistante et aux déplacements massifs de populations en Haïti, l’ingénieur spécialisé en informatique et en systèmes électoraux, Alex St-Gardien Jecrois, propose des mesures concrètes visant à garantir l’inclusion des citoyens déplacés dans le processus électoral. Son analyse s’inscrit dans un contexte caractérisé par des insuffisances techniques et une histoire récente de scrutins contestés, révélant les défis persistants de crédibilité et de transparence des élections haïtiennes, après celles du 16 décembre 1990.
Lors d’un entretien accordé au journal jeudi soir, Alex St-Gardien Jecrois a souligné l’importance d’exclure environ 800 000 cartes électorales en double du système haïtien afin de garantir une transparence réelle du processus électoral. Cette situation met en évidence les difficultés structurelles et les risques d’incohérence persistants. L’ingénieur, spécialiste en systèmes électoraux, a rappelé qu’au cours des deux dernières élections présidentielles, Michel Martelly et Jovenel Moïse avaient été élus avec moins d’un million de voix, Jovenel Moïse ayant été déclaré vainqueur avec environ 500 000 suffrages.
Selon M. St-Gardien, l’ajout hypothétique de 800 000 cartes supplémentaires compromettrait gravement la crédibilité et l’intégrité du scrutin. Il a également insisté sur la nécessité, à compter du 28 août 2025, de disposer d’un minimum de six mois pour organiser des élections fiables en Haïti, période indispensable pour « nettoyer » le système électoral et garantir des résultats crédibles. Il a rejeté toute idée de référendum, non prévue par la Constitution de 1987, et rappelé que ces analyses concernant les cartes électorales en litige sont documentées dans des publications de presse accessibles.
Cette évaluation historique et technique illustre que la seule volonté d’organiser des élections ne suffit pas : les enjeux techniques, institutionnels et sécuritaires doivent être résolus avant toute consultation populaire.
Propositions pour l’organisation des élections en Haïti (Alex St-Gardien Jecrois) :
- Inscription des électeurs :
Mettre en place des processus d’inscription flexibles permettant aux populations déplacées de s’inscrire ou de mettre à jour leurs informations aisément, sans obstacles bureaucratiques. - Bureaux de vote accessibles :
Établir des bureaux de vote dans des lieux sûrs et accessibles, tels que les camps de réfugiés ou les centres communautaires, afin de garantir la participation effective des citoyens déplacés. - Procédures de vote spéciales :
Mettre en place des dispositifs tels que le vote par correspondance ou le vote par procuration pour accommoder ceux qui ne peuvent se déplacer jusqu’aux bureaux de vote. - Éducation électorale :
Déployer des programmes ciblés de sensibilisation pour informer les populations déplacées sur le processus de vote, les candidats et les enjeux clés, assurant ainsi un exercice éclairé de leurs droits civiques. - Mesures de sécurité :
Garantir la sécurité des électeurs déplacés par un déploiement adéquat de personnel de sécurité et la mise en place de dispositifs pour prévenir intimidation et harcèlement.
L’OEA a toutefois souligné qu’aucune élection ne peut se dérouler dans un contexte de chaos. Haïti a besoin d’un gouvernement de transition stable et crédible avant d’organiser un scrutin. L’instauration d’un environnement sûr et d’institutions fiables est donc un préalable indispensable pour assurer la participation de tous les citoyens, y compris des populations déplacées.
Ing. Alex St-Gardien Jecrois
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