Huit mois après sa nomination, le premier ministre François Bayrou risque de connaître le même sort que Michel Barnier : l’incapacité à faire adopter un budget. Confronté au rejet de son plan d’économies de 44 milliards d’euros et à une dette publique de 114 % du PIB, il a annoncé qu’il engagerait la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale le 8 septembre.
Bayrou appelle les députés à « choisir entre le chaos et la responsabilité », espérant obtenir la confiance pour faire valider la nécessité du plan de réduction du déficit avant d’en négocier les mesures. Mais gauche et extrême droite ont déjà promis de voter contre, rendant sa chute quasi certaine.
Pour l’opposition, il s’agit d’un « hara-kiri politique », tandis que ses soutiens espèrent encore un revirement du Parti socialiste. En toile de fond, la fragilité des institutions issues des législatives de 2024, qui ont produit une Assemblée fragmentée en trois blocs sans majorité claire.
La crise inquiète aussi les marchés : la Bourse de Paris reculait mardi, tirée vers le bas par les banques exposées à la dette française. Une déstabilisation qui pourrait raviver le spectre d’une crise de la dette souveraine et ouvrir la voie à de nouvelles élections.

