Haitian Catholics in the U.S. face deportation fears
Aux États-Unis, les communautés catholiques haïtiennes vivent une période marquée par l’angoisse migratoire. À Philadelphie, où l’on compte près de 30 000 Haïtiens selon le Migration Policy Institute, la paroisse St. Barbara a constaté une diminution notable de la participation des fidèles. Le père Eugène Almonor, Oblat de Marie Immaculée et aumônier de la communauté, explique que beaucoup de nouveaux arrivants, bénéficiaires du Temporary Protected Status (TPS) ou demandeurs d’asile, évitent même de se rendre à la messe par crainte des arrestations menées par l’ICE.
Cette atmosphère d’incertitude est alimentée par les mesures restrictives de l’administration Trump, notamment la fin du programme humanitaire CHNV en juin 2025 et l’augmentation du quota quotidien d’arrestations à 3 000. Si le TPS pour les Haïtiens a été prolongé jusqu’en février 2026, les revirements juridiques successifs nourrissent un sentiment de vulnérabilité.
Des situations analogues sont rapportées à Miami et Newark. Le père Reginald Jean-Mary, de la paroisse Notre Dame d’Haïti, souligne que les fidèles ne participent plus aux activités paroissiales ou aux programmes humanitaires. À Elizabeth (New Jersey), le père Dieuseul Aidain évoque des fidèles « vides de tout », victimes des violences des gangs en Haïti et menacés de déportation aux États-Unis.
Face à ce climat, des initiatives de solidarité se multiplient. Des laïcs engagés, comme Lisa et Greg Neuhauser en Pennsylvanie, accompagnent des migrants haïtiens dans leurs démarches administratives et leur recherche d’autonomie. Pour de nombreux fidèles, l’Église demeure le principal refuge spirituel et social face à l’incertitude de leur avenir.
Source : National Catholic Reporter, 12 août 2025
