L’Edito du Rezo
Dis‑moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es.
Depuis l’intronisation de M. Laurent Saint-Cyr, les rumeurs sur un éventuel remaniement ministériel circulent comme un souffle électrique dans les couloirs du pouvoir, renforcées par l’éviction brutale de Normil Rameau à la tête de la PNH. Cette révocation expéditive, fruit d’un bras de fer avec le tout-puissant Premier ministre Fils-Aimé, manifeste la logique d’un régime qui fonctionne sur des équilibres instables plutôt que sur une efficacité administrative réelle. Les décisions sont dictées par des calculs de survie politique et non par un projet national cohérent.
À moins de six mois de l’expiration d’un mandat où le CPT et ses alliés se révèlent incapables de neutraliser, ne serait-ce qu’un chef de gang, la valeur d’une nouvelle équipe ministérielle demeure purement fantomatique. Ce gouvernement, en violation de la Constitution et des lois républicaines, n’a produit qu’un bilan illusoire, ponctué de projets bidon financés par des fonds publics. Les éventuelles nominations et démissions successives se muent en un véritable spectacle de marionnettes, où le pays observe, impuissant, les déplacements de pièces sur un échiquier invisible.
Le silence assourdissant autour de l’accord du 3 avril 2024, jamais publié dans le Moniteur officiel, révèle l’amateurisme et l’arrogance d’une équipe qui se drape dans ses titres universitaires. Chaque nomination devient un rituel mécanique, un exercice préprogrammé d’échecs : rodage interminable, rivalités internes et dispersion des priorités. Les promesses de référendum ou d’élections ne masquent que partiellement l’incapacité structurelle du gouvernement à produire des résultats concrets.
Alors, qui osera venir aujourd’hui s’asseoir à la table du CPT, partager son passif et négocier aux côtés de trois individus déjà accablés par de graves accusations de corruption ? Intégrer ce cabinet revient à embarquer sur un navire en ruine, balloté par des vagues d’incompétence, de violations et d’illégitimité, dont l’histoire retiendra l’échec avant même que les acteurs n’aient pu laisser leur empreinte.