6 octobre 2025
Turks and Caicos suspend les nouveaux visas haïtiens pour six mois
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Turks and Caicos suspend les nouveaux visas haïtiens pour six mois

Turks and Caicos : moratoire de six mois sur les visas et permis de travail pour les ressortissants haïtiens

Le gouvernement des Îles Turks and Caicos a instauré, à compter du 31 juillet 2025, un moratoire de six mois sur la délivrance des premiers permis de travail et des visas à l’intention des ressortissants haïtiens. Cette mesure, annoncée officiellement par le Cabinet, fait suite à une recrudescence d’actes violents attribués à des réseaux liés à la diaspora haïtienne, notamment une fusillade mortelle le 21 juillet dernier, et une attaque armée sans précédent le 27 juillet, ayant causé la mort de trois personnes et blessé dix autres dans la capitale.

Le Premier ministre Charles Washington Misick a justifié cette décision par des impératifs de sécurité nationale, évoquant notamment la montée du trafic de drogue, les fraudes migratoires et la porosité des frontières maritimes face à des arrivées jugées incontrôlées. Selon les autorités, ce moratoire permettra de renforcer les contrôles et de préparer un futur système de quotas dans l’octroi de permis de travail, dans un cadre légal plus rigoureux.

Le gel s’applique exclusivement aux nouvelles demandes de visas et de permis de travail, sans affecter les renouvellements. Il court jusqu’au 31 janvier 2026, avec possibilité de révision selon l’évolution de la situation sécuritaire et administrative. Parallèlement, le gouvernement a confirmé la mise en œuvre de la stratégie « Safe City », incluant des technologies de surveillance avancée telles que la reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation et des caméras intelligentes, dans le but de renforcer les capacités policières.

Cette mesure suscite déjà des inquiétudes dans les milieux associatifs et auprès de la diaspora haïtienne, qui y voient une politique discriminatoire fondée sur l’origine nationale. Aucun mécanisme de recours ou d’évaluation humanitaire n’a été précisé à ce stade, ce qui interroge sur le respect des engagements internationaux en matière de droits humains et de gestion éthique des flux migratoires.

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