Le Congrès américain vient de franchir une étape inédite dans l’enquête parlementaire sur l’affaire Jeffrey Epstein. La commission de supervision de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, a officiellement assigné à comparaître Bill Clinton, ancien président des États-Unis, et son épouse Hillary Clinton, ex-secrétaire d’État et candidate malheureuse à la présidentielle de 2016.
Le président de la commission, James Comer, justifie cette décision par la nécessité d’éclaircir les liens supposés du couple Clinton avec le financier déchu Jeffrey Epstein, mort en prison en 2019 alors qu’il attendait son procès pour crimes sexuels. Dans une lettre adressée à Bill Clinton, James Comer rappelle que ce dernier aurait voyagé à bord de l’avion privé d’Epstein à au moins quatre reprises entre 2002 et 2003.
Hillary Clinton, convoquée pour le 9 octobre, est également visée pour ses liens présumés avec Ghislaine Maxwell, complice d’Epstein, actuellement incarcérée. L’ex-présidente de la diplomatie américaine pourrait ainsi devenir le premier ancien membre du cabinet exécutif à devoir témoigner publiquement dans ce dossier sensible.
La décision fait suite à des critiques croissantes à droite contre l’administration Trump, accusée par ses propres partisans de ne pas livrer les « révélations » promises dans l’affaire Epstein. Sous pression, le gouvernement a entamé des démarches discrètes, dont une audition récente de Ghislaine Maxwell, menée par Todd Blanche, ex-avocat personnel de Donald Trump et actuel numéro deux du ministère de la Justice.
Cette convocation du couple Clinton s’inscrit dans un contexte politique explosif, où les thématiques d’exploitation sexuelle, d’impunité des élites et de transparence judiciaire alimentent les divisions partisanes. Le refus éventuel des Clinton de coopérer pourrait ouvrir un nouveau bras de fer institutionnel, avec à la clé d’éventuelles procédures judiciaires pour outrage au Congrès.
Alors que les théories du complot autour du décès d’Epstein continuent de prospérer, cette série d’auditions programmées jusqu’en octobre pourrait raviver les tensions sur un dossier qui hante les hautes sphères de Washington et de New York depuis plus de cinq ans.