Les États-Unis s’isolent du chaos haïtien
Port-au-Prince, 5 août 2025 — Face à l’intensification des affrontements armés dans la région de Tabarre, l’ambassade des États-Unis en Haïti a temporairement suspendu ses activités, moins de trois jours après avoir apporté son soutien inconditionnel au gouvernement de facto d’Alix Didier Fils-Aime. En fonction depuis novembre 2024, ce dernier n’a jusqu’à présent pas réussi à récupérer les « territoires perdus ».
Le département d’État américain a confirmé, via une alerte de sécurité publiée sur X (anciennement Twitter), que le personnel diplomatique a été placé en confinement total et tout déplacement hors du complexe a été interdit.
Cette décision intervient dans un contexte de paralysie quasi totale de la capitale haïtienne, gangrénée par des groupes armés qui étendent désormais leur influence au-delà de Port-au-Prince, notamment dans l’Artibonite et le Centre. Tabarre, où se situe l’ambassade, est aujourd’hui l’un des épicentres de cette insécurité croissante.
Depuis 2023, les services consulaires américains avaient déjà été considérablement réduits, avec des avertissements répétés aux citoyens américains de quitter Haïti. Selon les données onusiennes, plus de 3 000 personnes ont été tuées entre janvier et juin 2025, tandis que le nombre de déplacés internes dépasse 1,3 million.
L’État haïtien, en difficulté, peine à répondre à cette spirale de violence, tandis que l’appui concret de la communauté internationale reste limité. La fermeture temporaire de l’ambassade américaine vient rappeler l’ampleur d’une crise qui semble désormais hors de tout contrôle.
