2 octobre 2025
Des enfants disparaissent à Kenskoff, les braqueurs bénis se régalent tout le week-end
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Des enfants disparaissent à Kenskoff, les braqueurs bénis se régalent tout le week-end

L’Edito du Rezo

Ils étaient trois. Trois hommes dont les noms reviennent avec insistance dans les rapports de corruption de l’ULCC, les réseaux de prédation et les colonnes de la presse indépendante et d’investigation. Trois figures d’un même désastre, désormais réunies — physiquement — dans un week-end de réjouissances privées, pendant que la République brûle, les enfants kidnappés dans un orphelinat.

Me. Vertillaire soufflait ses bougies sous les projecteurs. Un gâteau aux reflets dorés pour celui que beaucoup surnomment déjà le « braqueur la BNC », tant ses affaires sucrées sentent le pot-de-vin. À ses côtés, un Premier ministre incompétent au superlatif, à la légalité contestée et au silence lourd face aux affaires de son entourage. Il est venu, dit-on, pour la forme. Mais la forme vaut parfois aveu car qui se ressemble, s’assemble.

Le Dr Gilles, lui, célébrait un mariage. Celui de son fils, cérémonie légitime, certes, mais indécente dans son apparat, pour un homme qui, depuis des mois, est pointé du doigt dans l’un des scandales politico-financiers les plus graves de l’après-Jovenel. Son retrait des affaires publiques aurait dû être immédiat. Il continue de jouer le rôle du notable, tandis que les hôpitaux publics sont à l’abandon.

Quant à M. Smith Augustin, son retour sur le devant de la scène est passé par l’autel. Nouvellement marié, malgré les plaintes passées d’une première épouse jamais officiellement quittée, selon ses dires, l’ancien diplomate Tet Kale, devenu symbole de duplicité publique, incarne cette nouvelle génération d’hommes d’État qui confondent État et patrimoine conjugal.

Mais au fond, cette trilogie n’est qu’un symptôme. Celui d’un régime en deconfiture où la honte a changé de camp, où les élites se célèbrent elles-mêmes en toute impunité, dans un État vampirisé, sans institutions judiciaires fonctionnelles, sans pouvoir législatif, et sans corps social audible.

Et pendant ce temps ? Les enfants de l’orphelinat de Kenscoff disparaissent dans le silence de la nuit. Les enseignants fuient. Les médecins ne sont plus payés. Les policiers tombent sous les balles des gangs en attente de l’amnistie. Mais les salons sont pleins. Les rires des conzé’s éclatent. Et les discours de félicitations se succèdent.

La déclaration de Washington, en louant certains « efforts de membres de l’exécutif gwo fal », a agi comme un sacrement. Elle a donné la bénédiction diplomatique à une clique affairiste, déjà convaincue de sa propre vertu. L’effet immédiat : on célèbre plus fort, plus cher, plus visible, avec plus d’arrogance ke nou la pi red, red kon keu makak. Souvenez-vous en!

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