par Alex Joseph.
Lundi 11 septembre 2017 ((rezonodwes.com))– Depuis plusieurs semaines la proposition de loi de finances pour l’exercice 2017-2018 retient l’attention de plus d’un. De la diaspora jusqu’aux contribuables nationaux, l’humeur n’est pas au beau fixe face à l’exécutif qui veut, à tout prix, augmenter les taxes et ceci en dehors de la loi. ( le retrait de l’abattement de 60% pour les hôtels en témoigne, seules les Mairies ont cette prérogative).
Notons que le gouvernement détient les prérogatives pour préparer le budget en fonction de la politique publique que veut adopter l’exécutif mais surtout en tenant compte des défis et promesses de campagne de l’équipe au pouvoir.
Le document du projet de budget une fois rédigé, l’exécutif par le biais de son Ministre de l’Economie et des finances le transmet aux Présidents des deux chambres pour analyse et correction. Il est passé au peigne fin en chambre séparée et voté après la soumission du rapport de la commission de finance des deux chambres. Le projet devient loi de finances s’il est voté dans les mêmes termes tant au Sénat qu’à la Chambre des députés.
Notons aussi que le budget doit être voté après analyse du rapport de la Cour supérieure des comptes et le bilan annuel de la BRH suivant l’article 227-3 de la constitution. Dans le cas du budget 2017-2018 la cour des comptes recommande que le budget soit retourné à l’exécutif pour qu’il prenne en compte les nouvelles dispositions et nous citons : » le Ministère de l’Economie et des Finances doit consentir l’effort d’améliorer les documents ayant caractère de loi de finances, à savoir la loi de finances de l’exercice, la loi de finances rectificative, la loi de règlement et les lois fiscales.. »
Si pour la chambre des Députés il s’agissait d’une simple formalité, les torchons ont brûlé au Sénat de la République. Les Sénateurs minoritaires ont annoncé les couleurs pour défendre les intérêts de la population menacés par ce budget. Le Sénateur Antonio Cheramy a tout fait pour obtenir un report de la séance après avoir déchiré le rapport de la commission qui demande à l’assemblée de bien vouloir retourner le document à l’exécutif pour réadaptation à la réalité Économique que vivent les gens des sections communales du pays.
Quant au Sénateur Ronald Larêche, trouve inconcevable qu’un budget présente autant d’incohérences. L’élu du Nord-est s’est abstenu lors du vote car selon lui le budget néglige certains éléments importants qui doivent aider à sortir le pays du marasme économique.
Il faut tout au moins signaler que c’est une farce quand le budget déposé et de fait voté dans les deux chambres prévoit 5 millions de gourdes pour le revêtement de 7 kilomètres de rue au centre ville de Terrier Rouge soit 715 mille gourdes par kilomètre alors que dans ce même budget un montant de dix millions est prévu pour la clôture d’un édifice public.
C’est un exemple qui montre combien l’exécutif ne donne aucune importance au développement des communes et sections communales du pays. Terrier Rouge doit questionner son élu sur le vote favorable qu’il a donné à un budget qui ne fait qu’humilier cette commune historique du Nord-est.
Ronald Larêche à son tour critique le gouvernement qui aurait refusé d’inscrire dans le budget 5 millions de gourdes qui faciliteraient la correction du réseau électrique de Grand Bassin et le conduire jusqu’à la commune des Perches. Selon le Sénateur Larêche, le Nord’Est est la grande victime de ce budget puisqu’il est traité en parent pauvre.
Plus de 58 milliards de gourdes sont prévues pour l’investissement pas même un milliard pour le Nord-est. Une pitance d’environ 536 863 439 gourdes soit 0.9% du budget national est alloué au département pour l’exécution de seulement 42 projets. Il est à signaler que parmi ces projets il y en a qui ont été déjà achevés.
Une ville aussi importante comme Ouanaminthe reçoit 5.10 millions de gourdes pour le revêtement de ses rues. Exemple de duplication: un projet d’eau potable à Trou du Nord coûte 100 millions de gourdes selon les prévisions du 17-18 alors qu’il a déjà été exécuté, preuve qu’ils n’ont pas pris le temps d’analyser le travail.
Exemple d’incohérence: les locaux de la Vice Délégation du Trou du Nord ont été flambés par les partisans du PHTK donc il revient à l’Etat de refaire la peinture et replacer les portes et fenêtres par contre 4.5 millions de gourdes sont mobilisés dans le budget pour études et reconstruction de ce bâtiment même cas figure pour la commune de Ouanaminthe. Tout ceci pour vous montrer comment les parlementaires de ce département choisissent de servir l’exécutif au lieu de défendre les intérêts d’un département qui ne fait pas honneur dans cette compétition Haiti vs République Dominicaine.
À rappeler que les Sénateurs proches du pouvoir et certains Députés du Nord-est ont tous voté pour le budget sans défendre les intérêts du département.
Alex Joseph.-
Terrier Rouge/GrandBassin
