Le président américain Donald Trump a annoncé ce mercredi un accord commercial « historique » avec le Japon, présenté comme le plus vaste jamais signé par les États-Unis. Qualifié de « massive trade deal », ce pacte engage Tokyo à investir 550 milliards de dollars dans l’économie américaine, tandis que Washington abaisse les droits de douane sur les automobiles japonaises de 25 % à 15 %.
Ce geste représente une victoire majeure pour l’industrie automobile japonaise, dont plus du quart des exportations visent le marché américain. À Tokyo, le premier ministre Shigeru Ishiba, affaibli politiquement après une défaite électorale, a néanmoins assuré que l’accord ne sacrifiait pas les intérêts agricoles du Japon. Le riz américain, par exemple, restera limité par les quotas existants.
Côté américain, l’accord devrait élargir l’accès au marché japonais pour les voitures, le riz et d’autres produits agricoles. Mais les détails restent à paraître. En coulisses, les négociations furent intenses : le principal négociateur japonais Ryosei Akazawa aurait effectué huit allers-retours à Washington depuis avril.
Les marchés ont accueilli la nouvelle avec enthousiasme : le Nikkei a bondi de 2 %, tiré par Toyota (+10 %) et Honda (+9 %). Mais certains analystes signalent une instabilité monétaire persistante, notamment en raison de rumeurs autour d’une possible démission d’Ishiba.
L’accord n’est toutefois pas exempt de critiques. L’American Automotive Policy Council s’inquiète d’une concurrence déloyale : « Réduire les tarifs sur les voitures japonaises sans composant américain tout en maintenant ceux sur les véhicules nord-américains à 25 %, c’est défavoriser nos travailleurs », a déclaré son président Matt Blunt.
Par ailleurs, les produits métallurgiques japonais, comme l’acier et l’aluminium, restent soumis à des droits de douane élevés (50 %), et le volet défense n’est pas concerné par l’accord.
Enfin, Trump a suggéré que le Japon pourrait participer à un ambitieux projet de gazoduc en Alaska et annoncé l’arrivée imminente de négociateurs européens à Washington, laissant entendre que d’autres annonces commerciales pourraient suivre.
Cet accord spectaculaire soulève donc autant d’espoirs économiques que de controverses politiques. Reste à savoir s’il tiendra ses promesses sur le long terme.