Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, estime que l’économie canadienne entre dans une phase de transition structurelle marquée par une incertitude durable, dans un contexte où les échanges commerciaux ouverts avec les États-Unis appartiennent désormais au passé. Selon lui, la multiplication des droits de douane américains, conjuguée aux conflits géopolitiques, aux effets des changements climatiques et à l’essor de l’intelligence artificielle, accroît les chocs d’offre et fragilise l’équilibre entre croissance et stabilité des prix.
Si l’économie canadienne a évité la récession en 2025, notamment grâce aux exemptions prévues par l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), la révision annoncée de cet accord fait peser un risque substantiel sur près de 90 % des exportations canadiennes. Macklem juge improbable un retour à un régime commercial sans barrières tarifaires et souligne que la Banque du Canada maintiendra une approche prudente en matière de politique monétaire.
Réaffirmant la stabilité des prix comme priorité statutaire, le gouverneur rappelle que la maîtrise de l’inflation demeure indissociable d’un redressement durable de la productivité. Sans gains structurels en la matière, les pressions sur le coût de la vie, notamment alimentaires, continueront d’affecter le pouvoir d’achat des ménages canadiens.

