Ruth Chepng’etich, l’athlète kényane qui avait bouleversé le monde de l’athlétisme en devenant la première femme à courir un marathon sous les 2h10, a été suspendue provisoirement après un test antidopage positif.
L’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU) a révélé mercredi que Chepng’etich avait été contrôlée positive à l’hydrochlorothiazide (HCTZ), un diurétique interdit souvent utilisé pour masquer d’autres substances dopantes. Le prélèvement, effectué le 14 mars 2025, a révélé une concentration de 3800 ng/mL — 190 fois la limite autorisée.
Chepng’etich a volontairement accepté une suspension provisoire le 19 avril, mais conserve le droit à une audience disciplinaire. Cette suspension intervient neuf mois après sa victoire au marathon de Chicago 2024, où elle avait établi un temps record de 2:09:56, battant de près de deux minutes le précédent record détenu par Tigst Assefa.
Son exploit, jugé trop impressionnant par certains, avait déjà suscité des doutes. Avec une allure moyenne de 4:58 par mile, Chepng’etich avait terminé près de huit minutes devant sa plus proche poursuivante. Son temps ne se situait qu’à 7 % de celui du record masculin de Kelvin Kiptum, un écart bien plus faible que la norme habituelle entre sexes (10 à 11 %).
Interrogée sur les soupçons de dopage après sa victoire, l’athlète avait botté en touche : « Je ne sais pas… les gens parlent, c’est tout. »
Le scandale jette une ombre sur l’athlétisme kényan déjà fragilisé par plusieurs cas de dopage ces dernières années. La marathonienne américaine Emily Sisson, détentrice du record national, a réagi avec amertume : « C’est un coup de poing dans le ventre. »
Selon les règlements, une telle infraction pourrait entraîner jusqu’à deux ans de suspension, sous réserve des résultats de l’enquête en cours.

