Le Venezuela hausse le ton. Caracas a accordé 48 heures aux compagnies aériennes internationales ayant suspendu leurs liaisons pour reprendre leurs opérations, faute de quoi leurs licences d’exploitation seront révoquées, a indiqué mardi à l’AFP une source du ministère des Transports. Cette exigence fait suite à un mouvement coordonné de suspensions : au moins sept transporteurs étrangers — dont Air Europa, Iberia, TAP, Avianca, GOL, Turkish Airlines et Latam — ont interrompu leurs vols ce week-end après une mise en garde de Washington.
Vendredi, la FAA avait alerté les aéronefs d’une « intensification de l’activité militaire » dans et autour du Venezuela, incitant à la prudence. Les États-Unis ont récemment déployé dans les Caraïbes un important dispositif naval incluant le plus grand porte-avions du monde, officiellement dans le cadre d’opérations antidrogue.
Caracas dénonce pour sa part une « menace directe ». Le président Nicolás Maduro accuse Washington de préparer une intervention visant à renverser son gouvernement et à s’emparer des vastes réserves pétrolières du pays. En parallèle, les forces américaines ont déjà ciblé plus de vingt navires soupçonnés de trafic de drogue depuis septembre, faisant 83 morts.
Alors que Turkish Airlines avait annoncé la suspension de ses vols jusqu’au 28 novembre et que d’autres compagnies prévoyaient un retour éventuel le 1er décembre, les autorités vénézuéliennes durcissent la pression. En interne, les transporteurs Laser et Estelar ont tenté de combler les brèches en reprogrammant des vols vers Madrid, tout en maintenant des liaisons régionales.
Mais la crise, exacerbée par les déclarations fluctuantes de Donald Trump — évoquant tour à tour des frappes, des opérations secrètes et une possible discussion avec Maduro —, laisse planer une incertitude totale sur la connectivité aérienne du pays.