O tempora, O mores! par Garry Muzeau

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Lundi 11 septembre 2017 ((rezonodwes.com))– Jusqu’à preuve du contraire, ce à quoi nous assistons au parlement ayitien au fil des jours où le quorum n’est pas infirmé est qu’une bande d’affamés à l’appétit insatiable, hormis quelques figures qui se démarquent de la mêlée, conspirent ouvertement contre le malheureux peuple qui les a élus pour défendre ses intérêts.




Conscience nationale et sens des responsabilités sont brusquement devenus des concepts dénués de toute signification. Drapé dans la dignité de Marcus Tullius Cicero le peuple ayitien t’apostrophe : « Jusques à quand, parlement ayitien, abuseras-tu de notre patience ? Combien de temps encore serons-nous le jouet de ta fureur, nous prenons ici la liberté de remplacer fureur par cynique convoitise. Jusques où s’emportera ton audace effrénée ? »

Alors que le peuple s’attendait à un rejet catégorique par le sénat de la loi sur les finances votée par la chambre basse, combien grande a été sa stupeur devant la position adoptée par la majorité des sénateurs. Les vertus se sont perdues dans l’intérêt comme les fleuves dans la mer. Quelle tristesse.

La presse parlée et le télédiol font état d’un pot-de-vin estimé pour certains à deux millions de gourdes, pour d’autres à cinq millions de gourdes qui aurait vaincu toute velléité de résistance au vote de cette loi. Rumeur ou vérité. Les langues se délieront, des confidences seront faites et tôt ou tard elle éclatera cette vérité qui blanchira ou condamnera.

Qu’il arrive bientôt ce jour. A analyser la volonté du pouvoir exécutif d’imposer son impôt forfaitaire de 10.000 gourdes précisément aux ayitiens vivant à l’extérieur du pays l’on se demande avec effarement de quel crime cette fange de la population s’est-elle rendue coupable pour mériter pareil châtiment. Les sénateurs, devant l’inapplicabilité de cet impôt ont voté malgré tout la loi bien qu’inconstitutionnelle laissant en pan cet impôt tant convoité. Il semble que les lois sont votées en fonction des intérêts de la classe dominante, parce qu’elle est la véritable patronne du parlement ayitien dans sa totalité. Le peuple vous a choisis parlementaires, mais vous l’avez oublié et décidé de travailler contre lui. Jusques à quand persévérez vous dans votre forfait ?




Nous vivons dans un espace géographique qui porte le nom d’Ayiti, j’ai décidé de reprendre l’appellation des Tainos car Haïti avec la lettre h n’est pas le pays que les Tainos et J.J.Dessalines nous ont légué. D’ailleurs les trois premières lettres de la racine d’Haïti font penser d’entrée de jeu au mot HAIR et je constate que mes frères cultivent le culte d’adoration envers ceux qui leur font du mal tout en reniant dès que l’occasion se présente tous ceux qui leur veulent et leur font du bien.

Cette propension naturelle trouve sa source dans notre nouvelle appellation : Haïtien signifiant haïr les tiens. J’ignore à quel moment, ni qui prit la décision de modifier Ayiti. Quoi qu’il en soit cette décision nous apporta plus de mal que de bien, plus de désunion que d’union, plus de calamités que de beaux moments. Nous sommes arrivés jusqu’à perdre toute conscience nationale, ce sentiment d’appartenir à une nation, accompagné de la valorisation de cette appartenance. Nous l’avons perdue par absence d’une élite indigène disposée à stimuler ce sentiment par des discours et des actions.

En sus d’avoir perdu toute conscience nationale, vous avez perdu le sens du devoir de servir le peuple et non de l’asservir, parce que vous avez été élus à cette fin. L’obligation qui vous est faite en votre qualité d’homme de contribuer à bâtir un monde meilleur ne semble plus faire partie pour vous des critères auxquels la morale tout comme la justice humaine se réfèrent pour honorer la mémoire, Vous ne contribuez à ériger aucune œuvre qui, après vous s’imposera à la mémoire des générations futures vous campant comme bienfaiteurs du peuple ayitien et pourquoi pas bienfaiteurs de l’humanité toute entière…




Ce dont, j’en suis persuadé, c’est que l’histoire retiendra de vous que vous avez vécu riches comme Crésus en tondant le dos du peuple et que vous fûtes des personnages tristement célèbres.

Garry Muzeau
Garry@toursinhaiti.com

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