Icône des démunis en France, l’abbé Pierre est désormais au cœur d’un scandale d’une ampleur inédite. Un an après les premières révélations, 12 nouvelles accusations de violences sexuelles, dont 7 impliquent des victimes mineures, ont été rendues publiques mercredi dans un rapport du cabinet Egaé, mandaté par Emmaüs. Au total, 45 témoignages accablants visent Henri Grouès, décédé en 2007.
Le rapport, publié sur le site d’Emmaüs France, fait état de faits allant du viol à des attouchements, commis entre les années 1950 et 1990. Les récits évoquent des actes commis sur des enfants âgés de 10 à 17 ans, dans des contextes religieux, familiaux ou de voyage. L’Église et Emmaüs ont annoncé la mise en place d’un dispositif de réparation financière, cofinancé par leurs fonds propres, qui sera opérationnel dès septembre 2025.
La Fondation Abbé Pierre a changé de nom et Emmaüs a fermé le lieu de mémoire à Esteville. Ce scandale révèle un long silence de l’institution ecclésiale, que les archives confirment dès les années 1950. Aucune poursuite pénale ne sera toutefois possible, le prêtre étant décédé et les faits prescrits.