22 octobre 2025
Fin de règne pour l’USAID, qui a « alimenté une industrie d’ONG inefficaces », selon le département d’État
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Fin de règne pour l’USAID, qui a « alimenté une industrie d’ONG inefficaces », selon le département d’État

Nouvelle doctrine américaine de l’aide extérieure

(…) Les Américains ne devraient pas payer des impôts pour financer des gouvernements défaillants dans des pays lointains. À l’avenir, notre aide sera ciblée et limitée dans le temps. Nous privilégierons les pays qui ont démontré leur capacité et leur volonté de résoudre leurs problèmes eux-mêmes (…).
➡️ [Cette phrase vise directement les États fragiles ou en crise permanente. Haïti, sans institutions élues depuis 2021 et en pleine crise sécuritaire, pourrait être exclue de certains financements sauf si une gouvernance crédible est établie.]

Le secrétaire d’État Marco Rubio a officiellement annoncé, le 1er juillet 2025, un tournant décisif dans la politique étrangère des États-Unis : la suppression du rôle central de l’USAID dans la gestion de l’aide extérieure. À ses yeux, cette agence n’a pas rempli ses objectifs depuis la fin de la guerre froide, générant davantage de ressentiment que d’adhésion, en dépit des centaines de milliards investis dans les pays du Sud. La nouvelle stratégie repose désormais sur un transfert de la gestion des programmes au département d’État, avec un recentrage explicite sur les intérêts américains, dans le cadre de la doctrine « America First ».

Ce changement s’appuie sur un constat d’échec. Malgré des budgets massifs, l’USAID est accusée d’avoir alimenté une industrie d’ONG inefficace, parfois alliée à des intérêts adverses. Des pays bénéficiaires comme ceux d’Afrique subsaharienne ou du Moyen-Orient ont accordé peu de soutien diplomatique aux États-Unis, tandis que des financements considérables ont échoué à produire des résultats tangibles en matière de stabilité ou de popularité. L’aide aurait, selon Rubio, entretenu la dépendance plutôt que de favoriser une autonomie durable.

La réforme vise ainsi à réorienter l’aide vers des projets stratégiques, cofinancés par le secteur privé et les alliés des États-Unis. L’accent sera mis sur les investissements productifs plutôt que l’assistanat humanitaire. L’administration entend rationaliser les procédures, instaurer des indicateurs de performance, et renforcer la capacité d’action des diplomates sur le terrain, tout en alignant les interventions sur des priorités nationales mesurables.

Un volet géopolitique se profile en toile de fond : en mettant fin au modèle humanitaire de l’USAID, les États-Unis veulent aussi proposer une alternative au modèle chinois, qualifié d’« exploitant ». Le nouveau paradigme oppose ainsi partenariat économique et souveraineté à dépendance prolongée et influence étrangère, dans un contexte de rivalités croissantes sur les marchés émergents.

Enfin, Rubio affirme que cette politique ne marque pas un retrait, mais un recentrage de l’action internationale. L’aide étrangère ne sera plus une œuvre philanthropique multilatérale, mais un levier d’influence assumée. Le 1er juillet 2025 est ainsi présenté comme l’acte de naissance d’un nouvel ordre de coopération : fondé sur le commerce, les résultats concrets, et une lecture stratégique des rapports internationaux, dans lesquels l’identité américaine redeviendra visible — par le drapeau, et non par un logos anonyme d’ONG.

USAID

Department of State United States of America

Traduction fournie par le département d’État des États-Unis à titre gracieux

Rendre à l’aide étrangère sa grandeur

Département d’État des États-Unis
Marco Rubio, secrétaire d’État

Le 1er juillet 2025

Tout fonctionnaire a l’obligation, vis-à-vis des citoyens américains, de veiller à ce que les programmes qu’il finance servent les intérêts de notre pays. Lors de l’examen approfondi, effectué par l’administration Trump, de milliers de programmes et de plus de 715 milliards de dollars de dépenses (ajustées à l’inflation) au fil des décennies, il est apparu que l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) se situait bien en deçà de ce critère.

L’USAID a eu des décennies et un budget quasi-infini pour faire progresser l’influence américaine, promouvoir le développement économique dans le monde entier et permettre à des milliards de personnes de voler de leurs propres ailes.

Outre la création, aux frais du contribuable, d’un complexe industriel d’ONG à l’échelle mondiale, l’USAID a obtenu peu de résultats depuis la fin de la guerre froide. Les objectifs de développement ont rarement été atteints, l’instabilité s’est souvent aggravée et le sentiment anti-américain n’a fait que croître. Sur la scène internationale, généralement, les pays qui bénéficient le plus de notre générosité ne nous rendent pas la pareille. Par exemple, en 2023, les pays d’Afrique subsaharienne n’ont voté avec les États-Unis que sur 29 % des résolutions essentielles à l’ONU, bien qu’ils aient reçu 165 milliards de dollars depuis 1991. C’est le taux le plus bas du monde. Au cours de la même période, plus de 89 milliards de dollars investis au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ont permis aux États-Unis d’obtenir une cote de popularité inférieure à celle de la Chine, dans tous les pays, à l’exception du Maroc. Les 9,3 milliards de dollars dépensés par l’agence à Gaza et en Cisjordanie depuis 1991, dont les bénéficiaires comprenaient des alliés du Hamas, ont suscité des griefs plutôt que de la gratitude à l’égard des États-Unis. Les seuls à bien vivre sont les dirigeants des innombrables ONG, qui jouissent souvent d’un style de vie cinq étoiles financé par les contribuables américains, tandis que ceux qu’ils sont censés aider s’enfoncent encore davantage dans la misère.

Cette ère d’inefficacité sanctionnée par le gouvernement est officiellement terminée. Sous l’administration Trump, nous aurons enfin une mission de financement étrangère en Amérique qui donnera la priorité à nos intérêts nationaux. À partir du 1er juillet, l’USAID cessera officiellement de mettre en œuvre l’aide étrangère. Les programmes d’aide extérieure qui s’alignent sur les politiques de l’administration (et qui servent les intérêts américains) seront administrés par le département d’État, où ils seront mis en œuvre avec plus de responsabilité, de stratégie et d’efficacité.

Nous ne nous excuserons pas de reconnaître que l’engagement de longue date de l’Amérique en faveur de l’aide humanitaire vitale et de la promotion du développement économique à l’étranger doit s’inscrire dans le cadre d’une politique étrangère axée sur l’Amérique d’abord (America First).

L’USAID considérait que ses mandants étaient les Nations unies, les ONG multinationales et la communauté mondiale au sens large, et non les contribuables américains qui finançaient son budget ou le président qu’ils avaient élu pour représenter leurs intérêts sur la scène internationale. L’USAID a présenté ses programmes comme des œuvres de bienfaisance, plutôt que comme des instruments de la politique étrangère américaine conçus pour promouvoir nos intérêts nationaux. Trop souvent, ces programmes ont promu des idéaux et des groupes anti-américains, qu’il s’agisse de la « DEI » mondiale (diversité, équité, inclusion, de la censure ou des opérations de changement de régime, ou encore des ONG et des organisations internationales en cheville avec la Chine communiste et d’autres adversaires géopolitiques.

Tout ceci prend fin aujourd’hui et, là où il y avait autrefois un arc-en-ciel de logos non identifiables sur l’aide vitale, il y aura désormais un symbole reconnaissable : le drapeau américain. Les bénéficiaires méritent de savoir que l’aide qui leur est apportée n’est pas une aumône d’une ONG inconnue, mais un investissement du peuple américain.

Tout aussi important, le modèle basé sur la charité a échoué parce que les dirigeants de ces pays en développement en sont devenus dépendants. Les recherches menées par le département d’État montrent que les pays qui recevaient auparavant des fonds de l’USAID sont majoritairement favorables au commerce, et non à l’aide. Après avoir dialogué avec des pays d’Amérique latine et d’Afrique, nous avons systématiquement entendu dire que les pays en développement veulent des investissements qui leur donnent les moyens de se développer durablement, et non pas des décennies d’aide gérée avec condescendance par les Nations unies ou l’USAID. Le département a toujours entendu la même chose de la part des habitants de ces pays : un Zambien a dit aux diplomates américains qu’il serait plus utile pour ses compatriotes d’apprendre à pêcher que d’être approvisionnés en poisson par le gouvernement américain, une Éthiopienne a dit qu’elle considérait les avantages mutuels de l’investissement comme supérieurs à la nature unilatérale de l’aide, et il y a trop d’exemples pour tous les citer.

Les Américains ne devraient pas payer des impôts pour financer des gouvernements défaillants dans des pays lointains. À l’avenir, notre aide sera ciblée et limitée dans le temps. Nous privilégierons les pays qui ont démontré leur capacité et leur volonté de résoudre leurs problèmes eux-mêmes et nous ciblerons nos ressources dans les domaines où elles peuvent avoir un effet multiplicateur. Nous catalyserons le secteur privé durable, y compris les entreprises américaines, et l’investissement mondial.

Ces projets sont en cours. Nous constatons d’ores et déjà des progrès considérables en ce qui concerne le financement par les Nations unies, par d’autres alliés et par des fonds privés d’une part plus importante des projets dans le monde, un processus qui va de pair avec le succès du président à convaincre nos Alliés de l’OTAN d’honorer leurs engagements en matière de dépenses. Nous rassemblons les comptes de crédits fragmentés afin de constituer des réserves de fonds plus souples et plus dynamiques, nous éliminons les processus bureaucratiques afin d’agir plus rapidement et de répondre aux crises en temps réel, et nous mettons en œuvre de nouveaux critères d’efficacité afin de mesurer l’impact de manière quantitative. En responsabilisant les diplomates sur le terrain par l’intermédiaire des bureaux régionaux, nous créons une boucle de rétroaction rapide pour veiller à ce que les programmes s’alignent sur les intérêts américains et les besoins des nations partenaires.

Qui plus est, ce modèle nous placera dans une position plus forte pour contrer le modèle d’aide de la Chine, qui relève de l’exploitation, et promouvoir nos intérêts stratégiques dans des régions clés du monde.

Dans ce but, nous donnerons la priorité au commerce plutôt qu’à l’aide, aux possibilités plutôt qu’à la dépendance et à l’investissement plutôt qu’à l’assistance. Pour les Américains et de nombreuses personnes dans le monde, le 1er juillet marquera le début d’une nouvelle ère de partenariat mondial, de paix, d’investissement et de prospérité.

Marco Rubio a prêté serment en tant que 72e secrétaire d’État le 21 janvier 2025. Le secrétaire d’État est en train de créer un département d’État qui place l’Amérique d’abord (America First).

Voir le contenu d’origine : https://statedept.substack.com/p/making-foreign-aid-great-again

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