Lors d’un entretien maraton accordé vendredi 20 juin, à quatre journalistes de la presse haitienne, Fritz Alphonse Jean, membre du Conseil présidentiel de transition (CPT), a déclaré que plusieurs officiers de police reconnaissent aujourd’hui qu’avant novembre 2024, « il n’y avait pas de volonté réelle d’aller combattre les gangs ».
Selon lui, sans nommer explicitement l’administration Conille-Manigat-Hercule, aucune action concrète n’a été engagée, malgré la présence des forces internationales en Haïti dès juin 2024. L’État haïtien n’avait pas encore amorcé de dynamique opérationnelle. « Ce n’est qu’à partir de novembre que nous sommes véritablement entrés sur plusieurs champs de bataille », a-t-il précisé, estimant que cette mobilisation tardive explique en partie l’extension des territoires tombés sous contrôle des groupes armés.
M. Jean a également souligné que plusieurs décisions relatives à la sécurité et à l’énergie, dont le dossier critique de la centrale Péligre, ne sont pas discutées ouvertement en Conseil des ministres, mais confiées à des comités restreints. Quant à la diplomatie haïtienne, il reconnaît une « continuité de dysfonctionnements » et un manque de ligne directrice dans les nominations et les actions à l’international.
Ces propos soulèvent des interrogations majeures sur la transparence de l’État, la gestion stratégique de la sécurité, et les responsabilités institutionnelles dans l’échec à contenir l’expansion des gangs armés.
à suivre…
cba