30 décembre 2025
HAÏTI : Smith Augustin, disciple de Claude Joseph, diplomate de la honte au CPT
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HAÏTI : Smith Augustin, disciple de Claude Joseph, diplomate de la honte au CPT

Reynoldson MOMPOINT

Port-au-Prince, le 13 juin 2025

Dans la galerie déjà trop fournie des opportunistes politiques haïtiens, un nouveau portrait vient s’ajouter au panthéon des renégats : Smith Augustin. Ancien ambassadeur d’Haïti en République Dominicaine, reconverti aujourd’hui en zélé serviteur du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), l’homme marche dans les pas de son mentor assumé, Claude Joseph, ce dernier dont le bilan diplomatique ressemble plus à un champ de ruines qu’à un carnet d’exploits.

Smith Augustin n’a jamais caché son admiration pour Claude Joseph. Mais faut-il en rire ou en pleurer ? Claude Joseph, c’est l’homme aux bras tendus vers l’extrême droite dominicaine, qui a réussi l’exploit de s’autoproclamer Premier ministre pendant que Jovenel Moïse rendait son dernier souffle sous les balles. Le modèle est clair : posture martiale, discours nationaliste creux, et une diplomatie réduite à de la figuration sur les réseaux sociaux.

Et voilà que le disciple veut surpasser le maître. Nommé comme représentant d’Haïti au CPT, cette machine bancale de transition où siègent plus de calculs que de convictions, Smith Augustin s’y comporte non pas en émissaire du peuple haïtien, mais en diplomate de la honte. Il avale les couleuvres, signe en douce les compromis, et s’entête à parler de « stabilité » pendant que le pays s’effondre sous les bottes des gangs et les silences complices des élites.

Il faut rappeler qu’Augustin, en tant qu’ambassadeur en RD, s’est illustré par sa servilité vis-à-vis de l’État dominicain, même lorsque celui-ci expulsait des femmes haïtiennes enceintes, érigeait des murs frontaliers ou réactivait les rhétoriques racistes. Face à ces affronts, silence radio du diplomate. Pas une note de protestation, pas une conférence de presse, pas une indignation de façade. Mais des selfies en costard-cravate, des communiqués vides, et une diplomatie qui s’exerce entre les salons climatisés et les plateaux de télévision.

Aujourd’hui, le même Augustin siège au CPT, prétendant jouer les sages pendant que le peuple, lui, crève dans les files d’attente de l’OIM, les camps de déplacés, ou les morgues surpeuplées de Port-au-Prince.

Le Conseil Présidentiel n’est qu’un miroir aux alouettes. Mais Smith Augustin y joue un rôle central : celui du technocrate propre, qui donne une façade diplomatique à un régime sans vision. Il manie bien les mots, soigne son image, et participe à ce théâtre où l’on feint de gouverner pendant que les marchands, les patrons d’ONG, et les parrains politiques tirent les ficelles.

Le plus triste ? Augustin connaît bien le système. Il connaît ses vices, ses circuits de corruption, ses logiques de pouvoir. Mais au lieu de s’y opposer, il y prend part avec un zèle de converti. Car chez nous, la lucidité n’est plus un moteur de révolte, mais un levier de compromission.

Chaque fois que Smith Augustin ouvre la bouche pour parler de souveraineté, de paix ou de relèvement, c’est un crachat symbolique sur les millions d’Haïtiens qui n’ont plus d’État, plus de sécurité, plus d’avenir. Ce peuple qu’il prétend représenter n’a jamais voté pour lui, n’a jamais été consulté, n’a même plus la force de le contester.

Mais l’histoire, elle, n’oublie pas. Et le moment viendra, car il vient toujours, où les noms seront gravés non dans les livres d’honneur, mais dans les registres de la honte. Et Smith Augustin, comme son mentor Claude Joseph, devra répondre à cette simple question : que faisiez-vous pendant que le pays brûlait ?

Reynoldson mompoint 

mompointreynoldson@gmail.com

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