Elon Musk, Starlink et la Maison-Blanche : une connexion qui inquiète le Congrès
Malgré les réserves exprimées par les experts en sécurité et communication de la Maison-Blanche, une équipe affiliée à Elon Musk, désignée sous l’acronyme DOGE, a procédé à l’installation d’un terminal Starlink sur le toit du bâtiment exécutif Eisenhower en février dernier, sans coordination avec les services techniques officiels. Cette initiative, révélée par le Washington Post, aurait entraîné une confrontation avec les agents du Secret Service.
Selon plusieurs sources, le système permettait une connexion à Internet sans dispositifs de suivi ni protocoles d’authentification renforcés, exposant potentiellement les communications gouvernementales à des risques d’interception ou de piratage. Contrairement aux réseaux Wi-Fi institutionnels, le réseau « Starlink Guest » ne nécessitait qu’un simple mot de passe, ce qui pourrait permettre à des dispositifs non autorisés de contourner les contrôles de sécurité.
Si le Secret Service a confirmé avoir eu connaissance des intentions de l’équipe DOGE et ne considère pas l’incident comme une « brèche de sécurité », des membres influents du Congrès s’en inquiètent vivement. Le représentant démocrate Stephen F. Lynch, président par intérim de la commission de supervision, a déclaré que « des lanceurs d’alerte courageux » avaient transmis des informations alarmantes, justifiant plusieurs enquêtes. Selon lui, cette configuration pourrait « compromettre la sécurité nationale en exposant des données sensibles à des pirates ou à des puissances adverses ».
Au-delà des enjeux techniques, les parlementaires s’interrogent sur d’éventuels conflits d’intérêts. Treize sénateurs démocrates ont récemment écrit au président Trump pour dénoncer une possible instrumentalisation de la position d’Elon Musk au sein du gouvernement afin de favoriser les intérêts commerciaux de Starlink, notamment sur les marchés étrangers. Ils demandent l’ouverture d’une enquête officielle et la publication de ses conclusions.