Tu es partie
comme les feuilles partent avec le vent,
sans faire de bruit,
mais en laissant l’arbre trembler longtemps après.
Je cherche ton odeur
dans les plis du linge,
ta main
dans la lumière douce du matin.
Parfois,
je t’entends dans mes gestes —
quand je pèle ma mangue francique,
quand je fredonne sans m’en rendre compte,
quand je serre les dents
au lieu de pleurer.
La maison parle encore de toi.
Une tasse oubliée.
Un moumou dans le fond d’un tiroir.
Ton écriture, penchée,
sur un vieux cahier de versets
où rien n’est rayé,
mais tout est là.
Tu n’es plus là
mais tu ne t’en vas pas.
Et moi,
je continue
avec un peu de toi
dans tout ce que je fais
sans te dire.
Elensky Fragelus

