Jamaïque vs Haïti : deux trajectoires contrastées dans la Caraïbe
Tandis qu’Haïti s’enfonce dans une spirale de violence, d’impunité, de corruption systémique et de manœuvres anticonstitutionnelles visant à imposer un avant-projet de Constitution non consensuel, la Jamaïque affiche des indicateurs socio-économiques en nette amélioration. Le Directeur général du Planning Institute of Jamaica (PIOJ), Dr. Wayne Henry, annonçait la semaine derniere, une baisse historique du taux de pauvreté, tombé à 8,2 % en 2023 – le niveau le plus bas enregistré depuis le début des mesures en 1989. À titre comparatif, ce taux atteignait 16,7 % en 2021, conséquence directe des effets de la pandémie de COVID-19.
Ce recul de la pauvreté, particulièrement marqué dans les zones rurales et dans l’aire métropolitaine de Kingston, s’accompagne d’un recul notable de la pauvreté alimentaire et d’une réduction significative des homicides, avec en mars dernier le plus faible nombre mensuel depuis 25 ans.
Ces progrès s’expliquent par des politiques publiques cohérentes : relèvement du salaire minimum, amélioration des programmes de protection sociale et révision méthodologique rigoureuse des indicateurs.
À l’inverse, Haïti semble prise au piège d’un effondrement étatique : les violations répétées de la Loi fondamentale, les blocages électoraux délibérés et la prolifération de groupes armés témoignent de la faillite de la gouvernance.
Enfin, là où la Jamaïque tire les leçons de la crise sanitaire pour renforcer ses institutions, Haïti demeure otage de ses élites dirigeantes et de leurs alliances clientélistes. La comparaison révèle moins un écart de potentiel qu’un écart de volonté politique.