Symposium pour la Galerie : une diplomatie de façade dénoncée par Dr. Josué Renaud, leader de New England Humans Rights Organization (NEHRO)
Le symposium organisé ce jeudi à Washington par l’Organisation des États Américains (OEA) a été reçu avec scepticisme par plusieurs voix critiques issues de la diaspora haïtienne. Dans un entretien accordé à Rezo Nòdwès, le Dr Josué Renaud, directeur exécutif de lNew England Human Rights Organization (NEHRO), qualifie l’initiative de « manœuvre communicationnelle dépourvue de consistance, orchestrée à la hâte par le secrétaire général sortant, M. Luis Almagro ».
Selon M. Renaud, la composition de la délégation haïtienne invitée à ce « symposium de façade » ne fait qu’accentuer le discrédit du processus. Il cite notamment le conseiller-président Smith Augustin, qu’il accuse de « graves malversations », – d’aprè un rapport de l’ULCC -, le qualifiant sans détour de « braqueur de banque » ; un ministre de la Justice jugé inactif, incapable de répondre aux impératifs de la réforme judiciaire ; et un ministre de l’Intérieur qualifié de figurant, tous trois décrits comme des « jouisseurs » – pour reprendre son expression – peu soucieuses des souffrances de la population.
À ses yeux, leur présence à Washington DC n’est motivée que par le désir de dilapider davantage les maigres ressources de l’État sous couvert de représentation internationale.
Alors que le mandat de M. Almagro touche à sa fin, cette initiative diplomatique est perçue comme tardive, voire opportuniste. « Le mandat d’Almagro a couvert toute la période de détérioration institutionnelle en Haïti, bien avant même l’assassinat du président Moïse », rappelle M. Renaud, qui y voit un effort désespéré pour « maquiller un bilan accablant du CPT dont les jours sont comptés».
Il évoque par ailleurs l’indifférence des de facto face à l’inaction policière ou aux exactions, comme celle d’un policier ayant agressé un enseignant haïtien au Cap-Haitien sans qu’aucune sanction ne soit prononcée.
Des diplomates de l’OEA eux-mêmes, selon les propos recueillis, auraient exprimé leur gêne devant ce « symposium d’apparat » tenu alors que les gangs dominent le territoire haïtien, et que l’État se montre incapable de répondre aux urgences nationales. Pour M. Renaud, il ne s’agit là que d’une « mise en scène diplomatique » destinée à justifier des décaissements, sans effet tangible pour les populations concernées : « Ce symposium n’a rien d’un processus sérieux. » C’est une pièce de théâtre bureaucratique, conclut-il.
cba
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