La coalition de civils armés de Jean-Denis, censée soutenir la population dans la lutte contre le gang « Gran-Grif », actif dans la vallée de l’Artibonite, semble aujourd’hui trahir sa mission. Plus d’une vingtaine de personnes, dont le pasteur Jacques Brutus — visage bien connu et figure engagée dans la localité de Préval — ont été massacrées par les hommes dirigés par un dénommé « Ti-Mépri ».
En représailles à l’exécution, mardi, par les membres du gang « Gran-Grif » d’un certain Hudler Charles, affilié à la coalition de Jean-Denis, des civils armés appartenant à cette force de résistance ont tué plus de vingt personnes, dont le pasteur et éducateur Jacques Brutus (86 ans), une personnalité respectée de la communauté. Selon Bertide Horace, porte-parole de la Commission de dialogue, de réconciliation et de conscientisation pour sauver l’Artibonite, les membres de la coalition ont envahi l’enceinte de l’Église Baptiste Maranatha de Préval et y ont assassiné environ 14 fidèles avant de les décapiter.
D’autres actes d’une rare cruauté ont été commis par ces civils armés sous les ordres de « Ti-Mépri ». Une dizaine de maisons ainsi que des installations de moulins à riz ont été incendiées. Les cadavres de huit autres paysans ont été traînés dans les rues, puis exposés à l’intersection de Carrefour-Préval, rapporte Bertide Horace. Après ce carnage, les civils armés de Jean-Denis, ayant retourné leurs armes contre la population, ont également brûlé les corps des victimes, s’indigne-t-elle.
À ce jour, vingt-deux cadavres ont été identifiés, tandis que plusieurs personnes restent portées disparues. Bertide Horace souligne que les membres de la coalition refusent de remettre les corps aux familles des victimes. Par ailleurs, plusieurs blessés par balles ayant réussi à fuir les localités de Préval 1 et Préval 2 craignent pour leur vie. La porte-parole de la Commission dénonce également l’attitude passive de la Police nationale d’Haïti (PNH), qui aurait assisté à la tuerie à quelques mètres seulement du sous-commissariat de « Pat-Chwal ».
Hervé Noël
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