La fête du drapeau, célébrée ce 18 mai 2025, demeure dans l’imaginaire collectif haïtien un moment de réappropriation historique et de mémoire partagée. Pourtant, au Cap-Haïtien, ville hôte des cérémonies officielles cette année, les conditions environnementales et logistiques révèlent une forme de négligence structurelle face aux réalités quotidiennes des citoyens.
Un document officiel détaille la répartition budgétaire prévue à cet effet : 20 millions de gourdes destinées aux forces de sécurité (PNH et FAD’H), et 40 millions allouées à l’assainissement de la ville. Cette enveloppe devait, en principe, permettre une mise à niveau minimale des infrastructures urbaines en amont des festivités.
Or, malgré ces annonces, la ville continue d’être submergée par les ordures. Aucun plan visible d’intervention massive ne semble avoir été déployé. Le drapeau haïtien — né en 1803 comme emblème de dignité, de résistance et d’unité — se retrouve ainsi célébré dans un espace dégradé, où le chaos urbain traduit non pas l’insoumission des origines, mais l’abandon institutionnel du présent.
Guyno Duverné


