Quelque deux mois après la dernière réunion du Conseil de sécurité sur Haïti, la représentante du Binuh devrait remonter à la tribune lundi, a appris Rezo Nodwes. Fera-t-elle à nouveau le point sur la situation, alors que l’ONU maintient son soutien ferme aux autorités en place, indexées comme corrompues et incapables de gérer le pays, s’interroge Josue Renaud ?
Le Dr Josué Renaud de New England Humans Rights (NEHRO), qui anticipait l’intervention de Mme Salvador, dit ne rien attendre de ses déclarations, puisque, poursuit-il, « le BINUH, témoin de la fédération du G9, n’a pas réussi jusqu’à présent à aider les Haïtiens à se libérer des terroristes de Viv Ansanm ». Le CPT, dont l’agenda est de « réduire Haïti à sa plus simple expression », poursuit son projet de référendum et ne devrait pas s’inquiéter de cette énième réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU, puisque le texte de la nouvelle Constitution pour accomplir la mission a bel et bien été gardé dans le plus grand secret.
Haïti : Réunion d’information et consultations
Lundi matin (21 avril), le Conseil de sécurité tiendra une séance d’information publique, suivie de consultations à huis clos, sur Haïti. La représentante spéciale et chef du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), María Isabel Salvador, présentera les développements récents en Haïti et le dernier rapport du Secrétaire général sur le BINUH (S/2025/226), qui a été distribué aux membres du Conseil le 11 avril et qui couvre les développements depuis le 13 janvier. Un représentant de la société civile est également attendu. La République dominicaine et le Kenya pourraient participer en vertu de l’article 37 du règlement intérieur provisoire du Conseil.
Au moment de la rédaction de ce document, les signataires des engagements communs sur les femmes, la paix et la sécurité (FPS) – Danemark, France, Grèce, Guyane, Panama, République de Corée (ROK), Sierra Leone, Slovénie, Royaume-Uni et États-Unis – négociaient une déclaration commune sur la situation des femmes et des filles en Haïti, qui sera lue lors d’une séance de consultation avant la réunion.
Dans son exposé, Mme Salvador devrait réitérer la profonde inquiétude du Secrétaire général face à « l’emprise des gangs sur Port-au-Prince » et à l’augmentation significative de la violence dans le pays. Selon le rapport du Secrétaire général, entre décembre 2024 et février, le BINUH a enregistré 2 660 victimes d’homicides volontaires, dont 323 femmes, 19 filles et 55 garçons. Cela représente une augmentation de 41,3 % du nombre de victimes par rapport à la période précédente, de septembre à novembre 2024.
Haiti: Briefing and Consultations : What’s In Blue : Security Council Report