Immigration : Washington impose un gel inédit sur 19 pays
Les États-Unis ont annoncé mardi une suspension totale du traitement des demandes d’immigration en provenance d’Haiti et de 18 autres pays, un virage radical qui redéfinit encore la politique migratoire américaine. Le mémorandum, diffusé par les services de l’immigration, impose un arrêt immédiat de l’examen des dossiers, qu’il s’agisse d’accès à la résidence permanente ou de naturalisation.
Parmi les 19 pays listés figurent les 12 (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo, Guinée équatoriale, Érythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan et Yémen) dont les ressortissants étaient déjà concernés par une interdiction d’entrée sur le territoire depuis juin.
Cette décision, présentée comme une mesure de sécurité nationale, intervient dans un climat déjà tendu autour de l’immigration. Les autorités affirment vouloir renforcer le contrôle des admissions, évoquant la nécessité de « repenser les critères d’accueil » face à un système jugé saturé et vulnérable.
Sur la scène politique, les réactions se multiplient. Les défenseurs des droits des migrants dénoncent une mesure « aveugle », susceptible de plonger des milliers de familles dans une incertitude prolongée. Plusieurs élus locaux, eux, s’inquiètent de l’impact humain et du précédent que crée une suspension aussi large.
À Washington, l’administration campe sur sa position, assurant qu’il s’agit d’un « ajustement temporaire » destiné à protéger le pays. Mais pour beaucoup, cette décision marque un nouveau chapitre dans une stratégie migratoire toujours plus restrictive, dont les conséquences pourraient se faire sentir bien au-delà des frontières américaines.

