4 novembre 2025
À Mirebalais, des gangs pillent des entreprises : le comportement de Rameau Normil jugé révoltant
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À Mirebalais, des gangs pillent des entreprises : le comportement de Rameau Normil jugé révoltant

Des commerçants de Mirebalais, qui ont sacrifié une grande partie de leur vie à bâtir leurs entreprises, ont vu leur rêve brisé en une seule journée. En cause : la hiérarchie de la Police nationale d’Haïti (PNH), accusée de complicité avec les gangs armés depuis l’offensive du 31 mars 2025 contre la population de cette commune.

Après de multiples appels restés sans réponse de la part de la PNH, les commerçants de Mirebalais se sont résignés à l’idée de céder face aux gangs de « Viv Ansanm ». Depuis plus de 72 heures, toutes les entreprises situées au cœur de la commune ont été pillées. Chaque jour, des camions remplis de matériaux de construction, de produits alimentaires, d’articles ménagers et de pièces détachées pour automobiles empruntent la route nationale numéro 3, quittant Mirebalais pour approvisionner les fiefs des gangs à Canaan et Croix-des-Bouquets, rapporte, le cœur lourd, le militant politique Robinson Mazarin.

Incapable de contenir l’insécurité ou de poursuivre les gangs, le commandant en chef de la PNH, Rameau Normil, préfère orchestrer des campagnes d’intoxication et de manipulation de l’opinion publique. Jeudi dernier, une note du Service de presse et des relations publiques (SPRP) de la PNH annonçait un déploiement massif de policiers, appuyés par des blindés, à Mirebalais pour limiter les dégâts. En réalité, les gangs ont continué leurs exactions sans rencontrer la moindre résistance. Sur le terrain, les forces déployées par la Direction départementale du Centre (DDC) se sont contentées d’interventions sporadiques dans la zone de Fer-à-Cheval, bien éloignée des zones de pillage, dénonce Zacharie Exil, PDG de Radio Zaho FM, émettant depuis Mirebalais.

À ce stade, que retenir du bilan de Rameau Normil à la tête de la PNH, après sa reconduction le 21 juin 2024 ? Extension des « territoires perdus », retrait des forces de sécurité des zones sensibles, absence de leadership, politisation de l’institution : autant de dérives pointées du doigt par plusieurs organisations de défense des droits humains. Lors de sa prise de fonction, Rameau Normil avait promis des opérations dans les fiefs des gangs. Sur le terrain, c’est l’inverse qu’on observe : les bandits, plus violents que jamais, s’en prennent aux symboles de l’État et forcent les policiers à fuir.

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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