Conseil des ministres : la mise en scène de l’inutile
Encore une annonce. Encore une fois, on fait tourner les rotatives pour annoncer qu’un Conseil des ministres aura lieu ce lundi 15 avril 2025. Et alors ? Faut-il applaudir ? Faut-il frissonner d’émotion ?
Monsieur le Premier ministre, annoncer la tenue d’un Conseil des ministres n’est pas une action gouvernementale. Ce n’est pas un acte politique. Ce n’est même plus une information. C’est un réflexe bureaucratique sans âme. Une espèce de routine vidée de sens, dont la population se contrefiche royalement. Ce qu’elle attend, ce sont des actes. Pas des communiqués. Pas des promesses. Pas des « réunions prévues pou al bwe chanpay ».
À chaque conseil, on nous assure que la sécurité sera au centre des discussions. Formule magique, répétée à l’envi. Mais dites-nous : à force d’être au centre, la sécurité ne serait-elle pas devenue un tourbillon autour d’un vide ?? Une abstraction qui meuble les discours mais ne sécurise rien, ni personne ? Port-au-Prince pleure sous la pluie et sous les balles. La Ville de Mirebalais livrée aux gangs, crie famine et suffoque. Les chiens mangent les cadavres des humains. Et vous, vous annoncez que vous allez discuter.
D’ailleurs, souvenons-nous : vous aviez promis des milliards débloqués lors d’un précédent Conseil. Conseil qui, au passage, n’a jamais eu lieu. Voilà donc à quoi ressemble la gouvernance : un théâtre d’ombres, où même les promesses de réunions sont des simulacres.
Pourquoi donc annoncer que vous allez faire ce pour quoi vous êtes payés ? Travailler. Gérer. Décider. Appliquer. Vous êtes rémunérés – grassement – pour cela. Et si vous avez encore un minimum de respect pour votre charge, vous devriez être au travail tous les jours, de 8 heures à 18 heures, et davantage si la situation l’exige. Ce qui est le cas.
Le peuple n’en peut plus. Il ne demande pas à être tenu informé de vos horaires de réunion. Il réclame des résultats. Du concret. De la sécurité palpable, pas rhétorique. De la nourriture dans les assiettes, pas dans les annonces. De la paix, la sécurité dans les rues, pas des promesses.
Alors de grâce, épargnez-nous les bulletins de présence ministérielle. Ce n’est pas un exploit de se réunir. Le véritable acte politique, c’est d’agir. Sinon, faites preuve d’honnêteté : retirez-vous.
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