La violence menace l’agenda de la transition, affirme Leslie Voltaire dans son allocution à la réunion de CELAC
Le conseiller présidentiel Leslie Voltaire, qui compte sur Notre-Dame du Perpetuel Secours pour avancer vers un référendum et des élections en 2025, a exprimé, lors d’une réunion de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), sa profonde inquiétude face à l’insécurité qui règne en Haïti et qui, selon lui, « menace de compromettre l’agenda de la transition politique du pays ».
Cet avertissement a été lancé depuis longtemps par une grande partie de la population, mécontente de la mauvaise gestion du pays par le CPT après plus d’un an, et de son contrôle exclusif sur les finances du pays, sans jamais se préoccuper du rétablissement complet de la sécurité.
Voltaire a souligné que la violence aveugle et inouïe qui touche la population, notamment les enfants et les femmes, représente un fléau majeur pour le peuple haïtien. Selon lui, cette insécurité n’est pas un phénomène interne, mais bien un problème alimenté par des forces extérieures, notamment à travers le trafic illicite de drogue, d’armes et d’organes, orchestré par des réseaux mafieux.
M. Voltaire, architecte de l’aéroport international des Cayes, a souligné que la situation actuelle dépasse les capacités du pays à s’en sortir seul, d’où la nécessité d’une mobilisation internationale.
Malgré les pertes en vies humaines et les dégâts matériels, il a exprimé la détermination du peuple haïtien à ne pas céder au fatalisme. Il a réaffirmé qu’Haïti, fidèle à ses valeurs et à son histoire, reste déterminée à défendre ses droits et ses aspirations légitimes à vivre en paix et en liberté sur l’ensemble de son territoire. Enfin, il a réitéré l’importance d’un soutien accru de la part de la communauté internationale pour aider Haïti à surmonter cette crise.
Extrait de son allocution :
« La délégation prend note, avec grande satisfaction, des déclarations de bonne volonté et des manifestations de solidarité de la part d’Haïti de son peuple. Les besoins sont multiples, mais je crois important de souligner que, selon ce qui est imposé par la conjoncture, il faut cibler en priorité le fléau le plus angoissant, le plus dramatique et le plus douloureux pour le peuple haïtien, à savoir l’insécurité. Les autorités haïtiennes, pour leur part, entendent mobiliser de grands moyens dans la lutte contre cette violence inouïe et aveugle qui s’attaque à la population, et surtout aux enfants et aux femmes, et qui menace de compromettre l’agenda de la période de transition. Ce qui est évident, c’est l’impossibilité d’affronter seul ce défi, considérant surtout que cette violence exercée contre nos villes, nos quartiers et nos villages ne participe ni de notre culture, ni des valeurs sur lesquelles notre nation a été construite. Personne ne peut ignorer que cette insécurité que nous vivons en Haïti est fabriquée et entretenue depuis l’extérieur par des forces obscures et mafieuses à travers le trafic illicite de drogue, des organes, des armes et des munitions. Il s’agit d’un défi énorme, mais nous voulons nous montrer à la hauteur de ce défi. Les dégâts sont catastrophiques et les pertes en vies humaines sont regrettables, mais le peuple haïtien refuse de sombrer dans le fatalisme et n’entend pas renoncer à ses droits et à ses aspirations légitimes, à vivre paisiblement et vaquer en toute liberté à ses occupations sur tous les coins du territoire national.«
