Les prix du pétrole connaissent une chute vertigineuse ce mercredi, sous l’effet de la guerre commerciale de plus en plus intense entre les États-Unis et la Chine. Le baril de Brent, référence du pétrole de la mer du Nord, est tombé sous les 60 dollars pour la première fois depuis quatre ans, enregistrant une baisse de 5,52% à 59,35 dollars. En séance, il est même brièvement descendu à 58,47 dollars, son niveau le plus bas depuis février 2021. De son côté, le baril de West Texas Intermediate (WTI), équivalent américain, a chuté de 5,86%, atteignant 56,09 dollars.
Cette dégringolade des prix survient après la décision du président américain Donald Trump d’imposer de nouveaux droits de douane à l’importation sur des dizaines de pays, principalement ciblant les produits chinois, avec des surtaxes atteignant 104%. En réponse, Pékin a annoncé une hausse de 84% de ses surtaxes sur les produits américains. Cette escalade des tensions commerciales génère des incertitudes sur la croissance économique mondiale, alimentant la crainte d’un affaiblissement de la demande mondiale de pétrole.
Les analystes expliquent que cette situation a pour effet de saper la confiance dans les perspectives à court terme du marché pétrolier. Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown, précise que « les négociants s’attendent à un coup dur pour la croissance mondiale et la demande d’énergie ». L’impact sur les deux plus grandes économies mondiales — la Chine étant le premier importateur de pétrole et les États-Unis le premier consommateur — est particulièrement marqué.
La situation est aggravée par la décision récente de l’OPEP+ d’augmenter sa production de manière plus rapide que prévu, alimentant les préoccupations d’un marché pétrolier saturé. Selon Ole R. Hvalbye, analyste chez SEB, cette combinaison de facteurs crée un « cocktail toxique » pesant sur les prix. En outre, un prix trop bas du pétrole pourrait rendre non rentable la production aux États-Unis, où le président Trump a misé sur l’augmentation de la production domestique, risquant ainsi de ralentir l’activité dans ce secteur.
La guerre commerciale ne touche pas seulement le pétrole, puisque les perspectives d’une demande plus faible ont également pesé sur le marché du gaz européen, dont les prix ont atteint leur niveau le plus bas depuis septembre dernier. Les tensions entre Washington et Pékin continuent de redéfinir les dynamiques économiques mondiales, laissant présager des conséquences durables pour les marchés de l’énergie.
source: prix du baril
