Fiche technique — G9 an Fanmi e Alye / Viv Ansanm : trajectoire d’une entreprise de violence organisée
Le G9 an Fanmi e Alye, fédération terroriste née en juin 2020 sous la houlette de Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », ancien agent de la Police nationale d’Haïti, incarne une mutation radicale dans l’évolution des gangs haïtiens. Regroupant une douzaine de groupes armés issus de quartiers stratégiques de Port-au-Prince, cette structure s’est imposée comme une organisation paramilitaire urbaine aux ambitions politiques troubles. Sous un discours de façade prônant la justice sociale, le G9 a instauré une stratégie de terreur : massacres ciblés, enlèvements, viols collectifs, déplacements forcés et contrôle brutal du territoire dans des zones clés comme La Saline, Bel-Air, Cité Soleil, Martissant ou Delmas.
Favorisé par une impunité manifeste et des complicités au sein de l’appareil d’État, notamment avec le Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK), le G9 a progressivement consolidé son emprise, fonctionnant comme une force de répression armée au service d’un ordre parallèle. À travers une logique de domination par la peur, ce groupe a imposé une gouvernance de type terroriste, remplaçant les institutions absentes par une autorité fondée sur la menace et la violence extrême. La terreur, loin d’être un outil secondaire, constitue ici le fondement même de son mode opératoire.
En 2023, dans un contexte d’effondrement accéléré de l’État sous le gouvernement d’Ariel Henry, le G9 adopte le nom de Viv Ansanm, tentant de se redéfinir comme mouvement « populaire ». Cette manœuvre rhétorique vise à masquer la continuité d’un projet fondamentalement criminel : trafic d’armes, extorsion, alliances tactiques entre bandes armées, exécutions sommaires et violences systématiques contre les civils. Aucun signe de rupture n’a été observé dans les pratiques : la brutalité reste la signature du groupe.
Le point de non-retour est atteint en mars 2024, avec une série d’attaques coordonnées contre les prisons haïtiennes, provoquant l’évasion massive de milliers de détenus. Cette action, typique des logiques terroristes de déstabilisation par le chaos, provoque l’effondrement du pouvoir exécutif et révèle l’ampleur de la menace. Plus qu’un gang, Viv Ansanm se positionne désormais comme une force armée insurrectionnelle, nourrie par la faillite des institutions, légitimée par la peur, et déterminée à prendre en otage l’avenir d’un pays déjà meurtri.
Plus qu’un gang : Viv Ansanm, une force armée à neutraliser d’urgence
Viv Ansanm n’est plus un simple cartel urbain : il s’agit d’une machine de guerre enracinée dans l’effondrement des institutions, une force armée parallèle opérant selon ses propres codes, loin de toute légitimité républicaine. Structuré, militarisé, doté d’un discours de façade pseudo-révolutionnaire, ce groupe opère comme une autorité de substitution, imposant la loi du fusil dans les quartiers abandonnés par l’État. Son projet n’est ni social, ni politique, ni populaire : il repose sur une logique de prédation, de domination violente et de contrôle par la peur. Tout gouvernement soucieux de souveraineté et de justice doit considérer Viv Ansanm non comme une réalité à contourner, mais comme une menace à éradiquer — une entité à mettre hors d’état de nuire, au nom du droit, de la sécurité publique et de la dignité humaine.