Le président vénézuélien Nicolás Maduro a sollicité l’intervention urgente de l’Organisation des Nations Unies pour garantir les droits fondamentaux de plus de 230 migrants vénézuéliens détenus au Salvador. Ces derniers ont été transférés récemment vers la prison de haute sécurité connue sous le nom de Centre de Confinement du Terrorisme (CECOT), une infrastructure emblématique de la politique de sécurité du président salvadorien Nayib Bukele.
Caracas affirme que ces détenus ont été incarcérés sans procès, sans assistance juridique et en violation flagrante des normes internationales en matière de droits humains.
Dans une série de communications officielles, Maduro s’est entretenu par téléphone avec le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, ainsi qu’avec le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk.
L’objectif affiché : obtenir la libération immédiate et sans condition des 238 ressortissants vénézuéliens qu’il considère comme « injustement détenus ». Le gouvernement vénézuélien accuse les autorités salvadoriennes d’avoir refusé de divulguer la liste des détenus, évoquant même un « enlèvement collectif » orchestré sous couvert de coopération sécuritaire avec les États-Unis.
L’affaire s’inscrit dans une dynamique régionale tendue, marquée par l’intensification des mesures migratoires et sécuritaires, notamment par les États-Unis, qui ont récemment expulsé un grand nombre de personnes accusées d’appartenir à des structures criminelles comme le Tren de Aragua.
Ce groupe, originaire du Venezuela et désigné par plusieurs pays comme une organisation transnationale dangereuse, est au centre des justifications avancées pour l’incarcération de ces migrants. Pourtant, à ce jour, aucun mandat d’arrêt n’a été émis par la justice salvadorienne, et aucune procédure judiciaire en bonne et due forme n’a été ouverte.
La situation a pris un tour encore plus controversé avec la visite de la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, au sein de la mégacarcéral du CECOT. Elle y a remercié le gouvernement salvadorien pour sa collaboration dans l’arrestation de ce qu’elle a qualifié de « terroristes », en référence aux migrants vénézuéliens. Cette déclaration survient alors même qu’une décision judiciaire s’opposait à leur détention, et qu’un recours en habeas corpus déposé par des avocats mandatés par Caracas reste à ce jour sans réponse.

