2 octobre 2025
Quand la police tue : exécutions sommaires en hausse en Haïti, alerte l’ONU dans un rapport
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Quand la police tue : exécutions sommaires en hausse en Haïti, alerte l’ONU dans un rapport

Fritz Jean et Alix Didier Fils-Aimé s’apprêtent-ils à ordonner, ce samedi, à la police d’ouvrir le feu sur des manifestants pacifiques à l’occasion du 38ᵉ anniversaire de la Constitution haïtienne ?

Explosion des exécutions sommaires en Haïti : une détérioration alarmante des droits humains selon l’ONU

Dans un rapport présenté vendredi devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé une profonde inquiétude face à l’escalade des violences en Haïti, particulièrement marquée par l’augmentation dramatique des exécutions sommaires et des abus commis lors des opérations de sécurité. Cette déclaration s’inscrit dans un contexte où l’État haïtien peine à contenir la prolifération des groupes armés et à restaurer l’ordre public, décrivant l’ampleur de la crise humanitaire et sécuritaire qui ravage le pays.

Selon les données du Haut-Commissariat, la situation s’est considérablement détériorée au cours des deux dernières années, à un rythme qui compromet gravement les droits fondamentaux de la population haïtienne. Le rapport évoque près de 4300 personnes tuées et plus de 1350 blessées entre juillet 2023 et février 2024, chiffres qui illustrent l’ampleur de la violence systémique et ciblée. En décembre seulement, près de 210 morts ont été recensés en l’espace de cinq jours, imputables aux gangs qui sévissent en toute impunité.

Cette violence s’exerce sur fond de circulation incontrôlée d’armes à feu — estimées entre 250’000 et 500’000 unités illégales — malgré un embargo international censé en restreindre la prolifération. L’augmentation des violences sexuelles comme méthode d’intimidation et de domination par les groupes armés constitue une autre dimension alarmante de cette crise.

Par ailleurs, les forces de sécurité haïtiennes, censées être un rempart contre les abus des gangs, se retrouvent elles aussi au centre des critiques. Le Haut-Commissariat indique que plus de 2000 personnes ont été tuées dans des opérations policières, soit une hausse de 60% par rapport au semestre précédent. Il est particulièrement préoccupant de constater que près d’un tiers de ces victimes n’étaient pas impliquées dans les violences, ce qui laisse présager une perte de contrôle dans les méthodes d’intervention des forces de l’ordre. De surcroît, plus de 210 exécutions sommaires ont été recensées, contre une trentaine l’année précédente — une statistique qui témoigne d’une impunité croissante et d’une rupture des normes légales et éthiques dans la gestion de la sécurité.

Face à cette situation, M. Türk exhorte la communauté internationale à accélérer le déploiement de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), mandatée pour épauler la police nationale haïtienne, laquelle se trouve largement dépassée par l’ampleur de la tâche, en raison d’un manque chronique de ressources matérielles et humaines.

Le tableau humanitaire est tout aussi sombre : plus d’un million de personnes déplacées internes, plus de cinq millions en situation d’insécurité alimentaire, et plus de 6000 confrontées à une famine imminente. L’intervention humanitaire, bien qu’indispensable, se heurte à des contraintes logistiques majeures, Port-au-Prince n’étant accessible de manière sécurisée que par hélicoptère.

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