minute de la rédaction
M. Jean avait-il anticipé cet aspect de la visite au point d’ordonner à M. Fils-Aime de tendre un rameau d’olivier à Normil, juste pour la forme ?
La déclaration officielle du Département d’Etat américain, publiée le 26 mars 2025, laisse clairement entendre que le Secrétaire d’Etat Marco Rubio a été directement informé des dissensions au sein du gouvernement haïtien de facto. Cette interprétation est basée sur la formulation explicite suivante :
« Le secrétaire Rubio a souligné l’importance de la coordination au sein du gouvernement haïtien pour lutter contre les gangs criminels qui terrorisent la population haïtienne. »
Cette remarque n’est pas anodine : dans le langage diplomatique, un tel appel à la coordination interne traduit généralement une préoccupation face à un manque d’unité ou à des tensions manifestes entre les acteurs institutionnels. Elle peut être interprétée comme une critique voilée ou un avertissement diplomatique, notamment lorsque ce message émane du secrétaire d’État lui-même, lors d’une rencontre officielle.
En outre, la reconnaissance explicite de l’état sécuritaire désastreux à Port-au-Prince par le Département d’État, combinée à un éloge ciblé de la police nationale haïtienne (PNH), parait isoler certains segments du gouvernement, renforçant l’idée que les dysfonctionnements internes du régime entravent les efforts collectifs de restauration de la sécurité.
Les termes employés dans cette note indiquent que le secrétaire d’État a pris acte des tensions ou du manque de cohésion interne au sein du gouvernement de transition haïtien. Cela justifie son appel explicite à une meilleure coordination, dans un contexte où l’urgence sécuritaire rend toute forme de division particulièrement problématique.
