2 octobre 2025
Flashback. Fritz Jean, février 2024 (vidéo) : “Prévenir un bain de sang” — Mars 2025 : balles et gaz à Delmas
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Flashback. Fritz Jean, février 2024 (vidéo) : “Prévenir un bain de sang” — Mars 2025 : balles et gaz à Delmas

FLASHBACK | « Un bain de sang » ? Fritz Jean en avait peur. Il en est devenu l’architecte.
Flashback sur un pouvoir qui promettait l’écoute, mais impose la matraque.

1er février 2024 – Vidéo | Fritz Jean dénonce la mauvaise gestion du pays et avertit sur les conséquences d’un possible bain de sang en Haïti

Port-au-Prince, 26 mars 2025 — Il y a un an, Fritz Alphonse Jean se tenait devant les caméras, frappé dans son âme par la gravité des événements. C’était le 1er février 2024. L’économiste, alors fraîchement désigné président de l’organe de transition de l’Accord Montana, lançait un appel solennel à la nation : « Préservons la démocratie. Empêchons l’avènement d’une nouvelle dictature. » Il saluait la « transparence exemplaire » du processus qui l’avait porté à ce poste, promettait dialogue, unité, rupture avec les pratiques d’opacité. À l’époque, ses mots résonnaient comme un souffle d’espoir dans un pays à bout de souffle.

Mais les promesses ont la mémoire courte. Ce 26 mars 2025, les rues de Delmas racontent une toute autre histoire. Des manifestants venus dénoncer l’insécurité chronique et réclamer des actions concrètes de l’État ont été accueillis par des décharges de gaz lacrymogène, des tirs en l’air, des dispersions brutales. Sur les réseaux, les vidéos circulent, insoutenables. La répression, violente, méthodique, ciblée, rappelle tristement d’autres régimes que celui qu’on disait « de transition ». À Delmas, on ne manifeste plus. On se fait disperser.

Ironie mordante : celui qui, en 2024, mettait en garde contre un « bain de sang » en Haïti et dénonçait le gouvernement de doublure de Ariel Henry pour sa dérive autoritaire, gouverne aujourd’hui par l’interdiction, le contrôle, la peur. Toute tentative de mobilisation citoyenne est aussitôt étouffée. Même lorsqu’il s’agit simplement de réclamer de vivre sans la peur des balles. Le slogan de la transition démocratique a fait place à un silence imposé par la force.

Fritz Jean, artisan d’un rêve avorté ? Ce qui devait être un moment de refondation s’apparente désormais à une continuité du pire. Et dans les rues de Port-au-Prince, une question circule en sourdine : que reste-t-il de l’Accord Montana, quand ceux qui prétendaient sauver la démocratie étouffent aujourd’hui la voix du peuple en tentant de lui imposer une Constitution contestée taillée sur mesure ?

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