12 décembre 2025
Assez de faux patriotisme : la faillite du CPT ne se cache pas derrière un ambassadeur
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Assez de faux patriotisme : la faillite du CPT ne se cache pas derrière un ambassadeur

Il est temps de dire les choses avec clarté, gravité et responsabilité.

Monsieur Edgard Leblanc Fils, vous avez dirigé  ou co-dirigé le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) pendant plus d’un an. Cette période restera dans l’histoire récente comme celle de la faillite politique, de la corruption endémique, de l’incompétence administrative et de l’absence totale de résultats tangibles pour le peuple haïtien.

Face à cet échec manifeste, vous choisissez aujourd’hui la vieille stratégie des régimes faibles désigner un bouc émissaire extérieur. Blâmer l’ambassadeur canadien ne sauvera ni votre bilan, ni votre responsabilité historique.

On ne gouverne pas un pays avec des lettres de diversion

Quand un pouvoir échoue à
1. restaurer la sécurité,
2. organiser des élections crédibles,
3. soulager la misère sociale,
4. combattre la corruption qu’il tolère,
5. rendre compte de l’usage des fonds publics,

il perd toute légitimité morale à parler de souveraineté.

La souveraineté ne se proclame pas quand elle est menacée personnellement ; elle s’exerce quotidiennement au service du peuple. Or, le CPT n’a servi qu’une chose : la préservation de positions dorées, d’accords opaques et d’un immobilisme confortable pendant que le pays s’enfonçait.

L’ingérence prospère là où le leadership est absent

Soyons lucides , si des partenaires étrangers peuvent se permettre des pressions, c’est parce que le pouvoir haïtien est fragmenté, faible et sans vision collective. L’ingérence n’est pas la cause du chaos ; elle en est la conséquence.

Accuser aujourd’hui un ambassadeur étranger est une tentative de réécriture des faits. Le peuple haïtien sait que :
A.ce ne sont pas les diplomates qui ont abandonné les quartiers aux gangs,
B.ce ne sont pas les ambassades qui ont bloqué les élections,
C.ce ne sont pas les partenaires internationaux qui ont institutionnalisé l’impunité.

Une honte diplomatique et une erreur stratégique

Menacer de publier des échanges diplomatiques à des fins politiques internes est un geste non élégant, non responsable et contraire aux usages de l’État. Cela affaiblit davantage la position d’Haïti sur la scène internationale et expose la vacuité de la gouvernance actuelle.

Ironie de l’histoire ,les amis d’Haïti à l’extérieur font aujourd’hui plus d’efforts concrets pour soulager la population que ceux qui prétendent parler au nom de la souveraineté nationale.

La responsabilité précède la dénonciation

Avant de convoquer des ambassadeurs, il aurait fallu :
1.convoquer la conscience nationale,
2.convoquer la transparence,
3.convoquer le courage politique.

À défaut, certains citoyens sont désormais en droit de demander que les autorités canadiennes et leurs partenaires examinent des sanctions ciblées, non pas contre Haïti, mais contre ceux qui ont confisqué la transition au profit de leurs intérêts personnels.

L’Histoire tranche toujours

On peut tromper un instant, mais pas une génération entière.

Monsieur Leblanc, vous ne serez pas jugé sur vos lettres, mais sur vos résultats.
Et sur ce point, le verdict est déjà écrit.

Le peuple n’a rien reçu.
La République a tout perdu.

Henry Beaucejour , MBA

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